À quelques mois des élections, la Coalition avenir Québec (CAQ) revient à la charge contre les « nominations partisanes » et dénonce que « les libéraux ont commencé à placer leur monde » en nommant « des individus avec un passé libéral notoire ».

Selon le député caquiste Simon Jolin-Barrette, la nomination de François Émond comme nouveau régisseur de la Régie de l'énergie est « inacceptable ». M. Émond a travaillé de 2014 à 2017 à titre de directeur de cabinet du ministre de l'Énergie, Pierre Arcand, avant de suivre celui-ci au Conseil du trésor, conservant dans ce nouveau ministère le même titre. 

« On se retrouve dans une situation où quelqu'un qui était directeur de cabinet du ministre des Ressources naturelles va se retrouver assis sur les bancs [d'un tribunal administratif] pour trancher en fonction de l'augmentation [des tarifs] qui sont demandés par le gouvernement du Québec. C'est inacceptable », a dit M. Jolin-Barrette, jeudi, en mêlée de presse. 

Le député caquiste en a aussi contre la nomination de Mareine Gervais Cloutier, une jeune comptable de 27 ans de l'Outaouais, qui devient membre de l'Office des professions du Québec. Mme Gervais Cloutier a travaillé de 2014 à 2016 à titre de conseillère politique au bureau de Maryse Gaudreault, députée libérale de la circonscription de Hull. 

« C'est un prélude à une vague de nominations (...) qui va arriver au cours des prochaines semaines avant l'élection », a dénoncé M. Jolin-Barrette. 

« Il faut que cessent les nominations partisanes. Il faut arrêter que le Parti libéral place son monde à la veille des élections. Les Québécois sont écoeurés de [ces] retours d'ascenseurs », a-t-il ajouté. 

Un retour pour Dominique Savoie 

Le nom de Dominique Savoie, une haute fonctionnaire anciennement sous-ministre aux Transports, figure également dans la liste des plus récentes nominations du conseil des ministres, publiée mercredi. Elle devient sous-ministre au ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles.Mme Savoie était à la direction des emplois supérieurs du ministère du Conseil exécutif depuis que l'ancienne analyste Annie Trudel, embauchée par l'ancien ministre des Transports, Robert Poëti, pour faire enquête sur des irrégularités à son ministère, avait allégué qu'elle avait retenu des informations contenues dans son document d'enquête. 

« Mme Savoie a fait de l'intimidation, a harcelé des travailleurs de la fonction publique, on a vu qu'elle a outrepassé les directives de son propre ministre et on l'a récompense de nouveau », a dénoncé Simon Jolin-Barrette, sans toutefois dire quel sort son parti réserverait à la haute fonctionnaire si la CAQ prend le pouvoir le 1er octobre prochain. 

« Mme Savoie a fait l'objet d'une décision du président de l'Assemblée nationale à l'égard d'une situation où il y aurait eu outrage au parlement. [Le président] décidé qu'il n'en était rien. Mme Savoie a fait l'objet d'une enquête de l'UPAC. Le DPCP, (...) parce que la réputation de cette dame était atteinte, a indiqué qu'il n'y avait pas lieu de porter des poursuites et qu'aucun acte criminel n'avait été [commis]. La vérificatrice générale du Québec, qui a examiné le travail de Mme Savoie, a indiqué qu'il n'y avait eu aucun manquement (...) [et] aucun blâme n'a été porté. Votre mépris à l'égard de la fonction publique devrait s'arrêter », a dit le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles, Pierre Moreau, au leader parlementaire adjoint de la CAQ, Éric Caire, qui le questionnait comment on pouvait nommer Mme Savoie « après tout ce qu'elle a fait ».