S'il est élu, le Parti québécois (PQ) ne réduira pas les impôts des Québécois et ceux qui disent qu'il est possible de le faire tout en améliorant les services aux citoyens «mentent», affirme Jean-François Lisée.

«Dans les quatre ans qui viennent, il est clair pour nous qu'il n'y a aucun moyen de maintenir ou d'améliorer les services [tout] en réduisant les impôts. Ceux qui disent le contraire mentent», a dit lundi le chef péquiste à la veille de la rentrée parlementaire. 

Son parti, qui a lancé le mois dernier une nouvelle campagne publicitaire avec le slogan «L'état au régime ou au gym?», réitère que les Québécois préfèrent «que les services soient plus efficaces et de plus grande qualité», plutôt que l'on réduise les impôts. 

M. Lisée a ajouté que l'État «n'a pas les moyens de financer au-delà de deux ans la baisse de taxe scolaire» promise par le gouvernement libéral, qui prévoit dans sa réforme ajuster dans chaque région la taxe au plus bas taux existant, tout en palliant pour le manque à gagner auprès des commissions scolaires touchées. Le coût de cette mesure est évaluée 670 millions annuellement par Québec. 

De son côté, la Coalition avenir Québec (CAQ) a annoncé en janvier dernier qu'elle fixerait la taxe scolaire à un taux national unique, basé sur le plus bas taux actuel en vigueur. Les commissions scolaires seraient là aussi dédommagées, ce qui coûterait annuellement à l'État 1,3 milliard. 

Si le PQ affirme qu'il ne diminuera pas les impôts dans un premier mandat, Jean-François Lisée n'entend pas non plus les augmenter, a-t-il soutenu. 

«Le fardeau fiscal des Québécois ne peut pas augmenter, (...) mais on sait qu'il y a de l'argent [dans la rémunération des] médecins qu'il faut mettre ailleurs, [tout comme] dans les paradis fiscaux», a-t-il dit. 

Un «moment de vérité»

Les péquistes comptent sur les médecins pour accepter de bonne foi de rouvrir les conventions collectives que leurs fédérations ont signées avec Québec afin de revoir à la baisse les hausses de rémunération qui ont été consenties. 

«Faire partie de la solution, c'est accepter qu'ils en ont suffisamment. 340 000 $ en moyenne par année pour un médecin de famille, (...) 440 000 $ pour un médecin spécialiste [et] 560 000 $ pour un radiologiste, (...) ça suffit», a dit Jean-François Lisée, qui souhaite dévier les sommes qui sont dirigées vers les médecins pour les injecter dans les services aux citoyens. 

Le chef péquiste compte sur la bonne foi des médecins pour accepter de rouvrir leurs conventions collectives, mais ne dit pas pour l'instant s'il ferait adopter une loi spéciale advenant leur refus. 

«[Les médecins] commencent à trouver que leur réputation est en lambeaux, et elle ne devrait pas l'être. Elle a été mise en lambeaux parce que leurs chefs syndicaux sont allés beaucoup trop loin», a dit M. Lisée, affirmant que ceux-ci feront face à un «moment de vérité» si son parti reçoit un mandat fort le 1er octobre prochain. 

Le rôle de Hivon précisé 

La nouvelle vice-cheffe du Parti québécois, Véronique Hivon, a précisé lundi la nature de ses nouvelles tâches. 

Alors que son parti accumule des sondages difficiles ces derniers mois, son ascension à l'avant-scène se fera particulièrement sur le terrain, a-t-elle précisé lundi en point de presse.

«[Je veux être] très présente sur le terrain. Aller à la rencontre des gens, les écouter et leur faire part de nos grandes idées et de nos grands projets», a dit la députée de Joliette, qui porte aussi le chapeau de porte-parole en matière de justice, de famille et de soins de fin de vie.

Au cours des prochains mois, la nouvelle vice-cheffe aura aussi un rôle accru pour définir les grandes orientations stratégiques du parti, alors que le compte à rebours électoral est bel et bien commencé.