Messages haineux, auto incendiée, manifestations de La Meute; les incidents à connotation raciste semblent plus fréquents au Québec qu'ailleurs dans un passé récent. Pour le premier ministre Philippe Couillard, cela pourrait être la conséquence d'un débat identitaire plus passionné au Québec que dans le reste du Canada.

On voit des excès de ce type dans le reste du monde. Ils semblent moins fréquents dans le reste du Canada convient M. Couillard. Le débat politique autour de la question identitaire nourrit peut-être cette tension, convient-il.

«On a chez nous un sentiment un peu exacerbé, sur les questions d'identité. C'est toujours un débat important et passionné. Cela a peut-être au Québec un niveau plus élevé» a souligné M. Couillard en marge d'une mission économique en Chine, à la veille du premier anniversaire de la fusillade à la Grande Mosquée de Québec.

Il insiste toutefois : «Le Québec n'est pas une société plus raciste que d'autres. On fait face aux mêmes défis que toutes les sociétés qui ont à gérer la diversité». La montée des crimes haineux «n'est pas uniquement au Québec. Il ne faudrait pas singulariser le Québec comme le foyer de ces activités-là».

La fréquence plus grande de ces dérapages à connotation raciste «est malheureusement le résultat de plus grandes polarisations qu'on voit dans nos sociétés. Polarisations de tous types : économique avec les inégalités, géographique entre les régions urbaines et les autres régions, et identitaire, où chacun se réfugie dans son coin et craint l'autre. Et ce n'est pas unique au Québec», affirme M. Couillard.

Soulignant qu'il ne voulait pas attaquer ses adversaires politiques, il a cependant fait une mise en garde : «La façon dont parlent les acteurs politiques, (ils) ont une responsabilité particulière, il faut éviter de présenter l'étranger, avec un grand E, comme étant une menace pour le Québec. Il faut éviter de présenter les étrangers comme une menace» a conclu Philippe Couillard.