Le député péquiste Stéphane Bergeron, ancien ministre de la Sécurité publique à l'époque du gouvernement Marois, croit que «l'expérience» et le «grade» de Martin Prud'homme «vont faire en sorte que les policiers vont rentrer dans le rang» au SPVM.

M. Bergeron était présent jeudi à la cérémonie de remise de distinctions honorifiques à la Citadelle de Québec, où la gouverneure générale Julie Payette a notamment remis au directeur général de la Sûreté du Québec, Martin Prud'homme, l'Ordre du mérite des corps policiers. Hier, le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, lui a confié le mandat d'administrateur provisoire du SPVM, alors qu'un rapport fait état que le corps de police municipale mène de façon inadéquate la conduite d'enquêtes internes.  

«[M. Prud'homme est] un homme fiable, un homme droit, un homme qui est un excellent gestionnaire. Je pense qu'il est tout à fait en mesure de faire le travail pour lequel on l'a nommé», a affirmé le député du Parti québécois, jeudi. 

La veille, son collègue Pascal Bérubé, leader parlementaire de sa formation politique et porte-parole en matière de Sécurité publique, avait pour sa part affirmé que le gouvernement avait commis une «erreur» en plaçant M. Prud'homme à la tête du SPVM. Selon lui, Québec aurait dû choisir un civil plutôt qu'un policier.  

«On nous promet un ménage, on ne fait que déstabiliser pour un an la direction de la Sûreté du Québec, et Dieu sait qu'on a besoin de stabilité présentement dans le domaine de la police. C'est une tutelle déguisée», avait dit M. Bérubé, ajoutant qu'il n'avait aucun reproche à faire à M. Prud'homme, qu'il appuie toujours comme patron de la SQ.

«Vous savez, lez policiers ont le respect de l'autorité, ils ont le respect du grade. Envoyer un civil dans une force policière, ça peut présenter des avantages, mais ça peut aussi présenter un certain nombre d'inconvénients», a pour sa part soutenu jeudi M. Bergeron.

Martin Prud'homme, qui était présent à Québec pour la cérémonie avec la gouverneure générale, ne s'est toutefois pas présenté devant les nombreux journalistes, qui l'ont attendu pendant quelques heures à la sortie de la Citadelle. Il a quitté par une sortie où les médias n'étaient pas présents.  

L'ancien patron du SPVM, Jacques Duchesneau, s'est toutefois adressé aux journalistes pour affirmer que la nomination provisoire de Martin Prud'homme à la tête du SPVM est «excellente». Il ne croit pas que la division qui a longtemps régné entre les verts (la SQ) et les bleus (le SPVM) soit un enjeu pour son mandat.

«J'ai un fils qui est à la GRC, qui travaille avec la SQ et avec le SPVM. Aujourd'hui, les policiers sont policiers. Le monde a changé. (...) Avec un homme comme M. Prud'homme, vous allez voir une différence», a-t-il vigoureusement soutenu.