D'anciennes parlementaires qui proviennent des principales formations politiques du Québec proposent au gouvernement de déposer une loi sur la parité homme-femme à l'Assemblée nationale qui statuerait que les partis doivent présenter au moins 40% de candidates lors d'élections générales.

«On a longtemps cru au Québec que le chemin de la parité progresserait par des appels à la raison et par la bonne volonté, mais force est de constater que les résultats ne sont pas là», a affirmé mercredi Carole Théberge, ancienne ministre libérale de la Famille, qui était accompagnée lors d'une commission parlementaire qui étudie la place des femmes en politique de Marie Malavoy, ex-ministre péquiste, ainsi que d'Hélène Daneault, élue sous la bannière de la Coalition avenir Québec en 2012.

Les trois anciennes élues ont vanté les mérites d'une loi qui, selon elles, permettrait d'atteindre réellement une zone paritaire au sein des députés au parlement, que l'on situe entre 40 et 60%. 

«Ayant une obligation de résultat, les partis trouveraient les moyens pour y parvenir», estime Hélène Daneault, qui fait partie, comme ses deux autres collègues, du comité des femmes de l'Amicale des anciens parlementaires. 

Cette loi, ont-elles affirmé, devrait également prévoir une bonification du financement des partis politiques qui ont atteint l'objectif de faire élire au moins 40% de femmes. Les trois anciennes politiciennes ne s'attendent toutefois pas à ce qu'une telle pièce législative soit adoptée ou appliquée à temps pour le prochain scrutin, en octobre.  

Beaucoup d'efforts à faire 

Depuis près de 15 ans, peut-on lire dans un document préparé par la commission des relations avec les citoyens, «la proportion de candidatures féminines aux élections générales du Québec n'a guère dépassé les 30%», alors que les femmes forment 50% de la population. En 2014, lors des dernières élections, les femmes représentaient 30% des candidats. À l'Assemblée nationale, elles forment aujourd'hui 27% des élus.    

«Si on continue à espérer d'élection en élection qu'il y ait plus de femmes, ça va prendre des siècles», a plaidé Marie Malavoy. 

«Si on est ici aujourd'hui, c'est pour vous dire que ce qu'on a obtenu en 1940, [le droit de vote], on est maintenant prête à passer à autre chose, à [faire] avancer le dossier. On doit constater que les efforts qui ont été mis en places ne sont pas suffisants», a poursuivi Hélène Daneault.