La Coalition avenir Québec (CAQ) estime que les protecteurs de l'élève, où les parents insatisfaits de services rendus dans une école vont s'adresser auprès de leur commission scolaire, sont « totalement inefficaces ». Le parti déplore l'absence de mécanismes où ceux dont les enfants fréquentent un établissement d'enseignement privé peuvent se plaindre.

À l'Assemblée nationale, mardi, le porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière d'Éducation, Jean-François Roberge, était accompagné de trois mères dont les enfants auraient été intimidés dans une école privée de la Rive-Sud de Montréal. Elles sont insatisfaites du soutien qu'elles ont reçu, tant de la part de la direction de l'école qu'au ministère de l'Éducation, alors qu'il n'existe pas de protecteur de l'élève qui enquête dans les écoles privées. 

« Ça fait trois ans que l'on frappe à toutes les portes afin que nos enfants reçoivent des excuses et retrouvent confiance envers les institutions. (...) C'est en larmes que mon enfant exprimait des propos suicidaires parce que l'intimidation n'a pas cessé », a raconté Nancy Woods. 

« Pour ma fille, l'intimider était rendu un rite d'initiation dans les gangs. (...) Ma fille avait tellement intériorisé cette situation qu'elle se disait que c'était normal d'aller à l'école et de recevoir des coups. Que c'était normal de se réfugier à côté de la poubelle dans la cour de récréation parce que c'était le seul endroit où on la laissait tranquille », a pour sa part affirmé une deuxième mère, Véronique Perreault. 

« Le gouvernement fait des campagnes pour dire: "Allez dénoncer!". Nous, on l'a fait, mais rien n'a bougé depuis trois ans », a ajouté Christine Gingras. Dans les cas qui les concernent, les mères affirment qu'une plainte a été déposée à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesses et que la Protectrice du citoyen fait également enquête. 

Un protecteur de l'élève national et indépendant 

Pour la CAQ, les parents d'enfants qui fréquentent l'école publique et l'école privée doivent pouvoir se tourner vers un Protecteur de l'élève national, indépendant des commissions scolaires, où se plaindre si une direction d'école n'applique pas son plan de lutte contre l'intimidation de façon efficace. 

« Je ne prétends pas que le protecteur de l'élève va sauver tout le monde, (...) mais je reçois chaque semaine des appels de parents qui ne savent plus vers quel saint se vouer et qui sont déçus des non-réponses qu'ils reçoivent des protecteurs de l'élève [actuels] », affirme Jean-François Roberge. 

Lors de l'étude du projet de loi 144, le ministre de l'Éducation, Sébastien Proulx, a déjà indiqué que le modèle actuel du protecteur de l'élève, présent au sein de chaque commission scolaire, ne lui convenait pas. À son cabinet, on explique qu'il travaille actuellement avec la protectrice du citoyen afin de trouver une solution.