Le gouvernement Couillard souhaite un projet de liaison Québec-Montréal plus ambitieux que le train à grande fréquence (TGF) proposé par VIA Rail, a indiqué hier le ministre des Transports, André Fortin.

Lors d'un débat à l'Assemblée nationale, le député de la Coalition avenir Québec (CAQ) Benoît Charette a voulu savoir si Québec appuie le projet piloté par le transporteur ferroviaire. Le ministre des Transports, André Fortin, lui a répondu que le gouvernement avait des visées plus ambitieuses.

« Ce dont parlait le premier ministre, ce week-end, ce dont parlaient les délégués assemblés au congrès du Parti libéral, c'était un projet bien plus grand que ce qu'il y a présentement sur la table, a dit M. Fortin. C'était un projet d'envergure, un projet de demain, un projet futuriste, un projet qu'il faut penser pour des générations et des générations. »

Au bureau de M. Fortin, on a par la suite précisé à La Presse que les deux projets ne sont pas incompatibles et que Québec accueillera favorablement un investissement du gouvernement fédéral pour développer la desserte ferroviaire, si celui-ci se confirme.

Au terme du congrès du Parti libéral, dimanche, Philippe Couillard a proposé la construction d'une liaison électrique rapide entre Montréal et Québec, par exemple un monorail. En conférence de presse, le premier ministre a écarté un lien ferroviaire, affirmant qu'« on peut faire des choses beaucoup plus modernes maintenant ».

« ANNONCE IMPROVISÉE »

M. Charette s'est étonné des réponses du ministre Fortin. Il a souligné que plusieurs municipalités et chambres de commerce ont appuyé le projet de TGF, perçu comme un important moteur de développement économique.

Le projet de TGF a notamment suscité un vif intérêt en Mauricie, dans le Centre-du-Québec et dans la capitale.

Le député libéral de Trois-Rivières, Jean-Denis Girard, a déclaré au Nouvelliste que le TGF serait un « outil de développement économique très important » pour la ville. L'an dernier, le ministre François Blais avait également vanté le projet, faisant valoir qu'il stimulerait le tourisme et l'économie.

Le projet de TGF aurait pour effet de tripler le nombre de départs quotidiens dans le corridor Québec-Windsor. Il réduirait le temps de parcours entre les villes.

Pour ce faire, VIA Rail souhaite aménager des voies exclusivement réservées au transport de passagers sur les emprises ferroviaires existantes. Le coût du projet est estimé à 4 milliards.

Le gouvernement Trudeau évalue le projet depuis l'an dernier.