Philippe Couillard propose de lancer dans un prochain mandat un appel de projets pour que les facultés de génie lui soumettent des plans pour la construction d'une liaison électrique rapide entre Montréal et Québec, comme un monorail, afin de le réaliser après les élections... de 2022.

Dans son discours de clôture qu'il a prononcé hier devant les délégués au 33e congrès des membres du Parti libéral du Québec, le premier ministre a mis «au défi» les Québécois d'imaginer une ligne de transport «moderne, durable, futuriste entre notre capitale nationale et notre métropole».

«Je vois dans ce projet-là une façon pour nous d'inventer au Québec quelque chose de nouveau, [comme] ce qu'on a fait à l'époque avec les barrages», a dit M. Couillard, ajoutant qu'il «ne parle pas d'un train, [car] on peut faire des choses beaucoup plus modernes maintenant».

Le premier ministre, qui affirmait aux membres réunis au Palais des congrès de Québec que «l'impossible, c'est ce qui n'a pas encore été fait», n'a pas donné un cadre financier pour son projet, rappelant qu'il était toujours embryonnaire.

«Quand on va présenter notre projet, il sera assez détaillé [...], avec un cadre financier», a-t-il précisé.

310 jours de campagne

Avec leur congrès, les libéraux ont officiellement affûté, hier, leurs premières armes électorales. Dans son discours, Philippe Couillard leur a promis que, «dans 310 jours, [leur] parti formera à nouveau le gouvernement des Québécois, [et] ce sera un gouvernement majoritaire».

«Il y a une bataille qui se prépare. Elle opposera une vision du Québec et une division du Québec. [...] Nous allons gagner cette bataille : comté par comté, région par région.»

Tout comme pour la Coalition avenir Québec (CAQ), réunie en conseil général en Estrie, les libéraux ont placé, hier, la famille au coeur de leurs priorités pour la prochaine campagne électorale.

«On va faire sauter les verrous et les dogmes. On va bousculer, déranger, dépoussiérer pour mieux répondre aux besoins des personnes et des familles», a dit Philippe Couillard.

En matière de santé, le chef libéral a affirmé que l'avenir des soins de première ligne se passera en partie en ligne. «La technologie va faciliter la vie des familles. Des consultations médicales en ligne, ça se peut, et nous le ferons. La télémédecine, ce sera une réalité courante dans le nouveau Québec», a-t-il dit.

Puis en transport, un autre thème qu'il place au coeur de ses priorités, M. Couillard a rappelé que «la croissance du parc automobile est plus rapide que la croissance de la population. C'est insensé».

«On va sortir le Québec de cette logique insoutenable de toujours plus de routes pour plus de voitures. Ce n'est pas la voie de l'avenir», a poursuivi le premier ministre, ne reléguant toutefois pas aux oubliettes des chantiers comme le troisième lien entre Québec et Lévis, l'élargissement de l'autoroute 50 et bien d'autres projets routiers.

Le passage de Charest, un moment fort

Le passage de l'ancien premier ministre et ex-chef du Parti libéral Jean Charest, qui a prononcé samedi un discours devant les militants libéraux, a été de nouveau salué hier par de nombreux membres du gouvernement.

«La raison pour laquelle nous avons souhaité la présence de M. Charest ici, c'est qu'on fait une célébration des 150 ans d'histoire [du Parti libéral]. Il a été chef du parti et premier ministre pendant de nombreuses années», a dit Philippe Couillard.

«Objectivement, objectivement, ses accomplissements comme premier ministre du Québec sont remarquables. J'en ai fait la liste l'autre jour, et chaque fois que je fais la liste, je me dis : c'est quand même extraordinaire.»

«J'ai aimé tout ce que j'ai vu [samedi]», a pour sa part dit le ministre de l'Agriculture, Laurent Lessard.

«Je l'ai trouvé très bon. C'est un tribun qui s'exprime toujours très bien. Je pense que chez les militants, c'était extrêmement important de voir que le Parti libéral est un parti qui est uni, qui est soudé», a affirmé quant à lui le ministre de l'Éducation, Sébastien Proulx, qui était à l'époque adversaire de Jean Charest quand il était en politique.

Le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles, le juriste de formation Pierre Moreau, a pour sa part dit à son arrivée au congrès qu'il appuie M. Charest lorsqu'il demande à ce qu'on respecte le principe de la présomption d'innocence.

«Connaissez-vous une autre personne au Québec qui fait l'objet d'une enquête policière et que cette enquête fait l'objet de fuites aussi importantes que celle-là? Je pense que lorsqu'il invoque la présomption d'innocence, moi-même, je suis juriste et je suis 100% derrière lui à cet égard-là», a-t-il dit.

PHOTO : PASCAL RATTHÉ

Jean Charest, lors de son discours de samedi.