La Coalition avenir Québec (CAQ) se renforce de mois en mois, assure le chef François Legault, qui promet de continuer de défendre les familles, essoufflées et endettées, selon lui.

«Quand je fais la tournée du Québec, je rencontre souvent des pères et des mères de famille qui me disent qu'ils ont beau travailler fort, mais qu'à la fin du mois, ils ont de la misère à payer toutes leurs factures», a-t-il déclaré, dimanche, lors d'un discours de clôture au conseil général de son parti, à Sherbrooke.

La CAQ sera le gouvernement des familles en 2018, a-t-il martelé devant une foule énergique, alors qu'il était entouré sur scène d'une trentaine de jeunes brandissant des pancartes «Tout est possible». Le chef caquiste a entre autres promis d'appuyer financièrement les parents qui veulent un deuxième ou un troisième enfant.

Actuellement, le crédit d'impôt aux parents est plus élevé pour un premier enfant, ce qui «n'est pas logique», selon M. Legault. Un gouvernement de la CAQ remettra donc un «montant récurrent» aux familles nombreuses, soit sous forme de crédit d'impôt ou d'allocation.

Encourager la natalité est au coeur du programme caquiste; il s'agit de la solution, avec l'immigration, au problème démographique du Québec, qui plombe, selon lui, le développement économique.

C'est aussi une façon de préserver l'identité québécoise. «La taille de la population au Québec, c'est important pour défendre son identité, ne serait-ce que le pourcentage de Québécois à l'intérieur du Canada», a affirmé M. Legault.

Il a déclaré être «favorable» à l'immigration. «Quand il y a des immigrants qui arrivent ici et qui adoptent notre culture, nos valeurs, notre langue, ça aussi ça aide la démographie.»

Passant souvent à l'anglais dans son discours, M. Legault a voulu rassurer les familles d'expression anglaise en leur disant qu'elles pouvaient compter sur la CAQ. Fini, l'épouvantail de la souveraineté, a-t-il dit, en ajoutant que les Québécois en étaient maintenant «libérés».

Les caquistes ont par ailleurs rendu hommage au cofondateur de la défunte Action démocratique du Québec (ADQ), Jean Allaire, qui a tracé une troisième voie en politique.

«Jean Allaire a pavé la voie au changement, il a ouvert le chemin, a déclaré le leader parlementaire de la CAQ, François Bonnardel. Il a semé une graine qui, aujourd'hui, est devenue un arbre. Vingt-trois ans plus tard, nous en récoltons les fruits.»

Charest ne devrait pas badiner sur les enquêtes policières, dit la CAQ

À Sherbrooke dimanche résonnaient encore les échos du discours de l'ancien premier ministre libéral Jean Charest, prononcé à Québec la veille, dans le cadre du congrès du Parti libéral du Québec (PLQ).

Les caquistes se sont offusqués que l'ancien chef du gouvernement ait badiné sur les enquêtes policières en cours.

Dans son discours samedi, M. Charest a affirmé suivre les activités du PLQ et la politique de manière générale. Sur le ton de l'humour, @il s'est dit convaincu que les Québécois suivaient ses faits et gestes à lui aussi.

Déclenchant l'hilarité dans la salle, il a dit lui-même apprendre ce qu'il faisait dans les journaux le matin.

Le nom de Jean Charest, qui a quitté la vie politique en 2012, revient périodiquement dans les médias en lien avec des fuites associées à l'enquête policière «Mâchurer» qui est @menée par l'Unité permanente anticorruption (UPAC) depuis des années.

Cette enquête vise à faire la lumière sur des allégations de financement illégal du PLQ à l'époque où M. Charest en était le chef. @L'ancien premier ministre ne fait l'objet d'aucune accusation.

Le porte-parole de la CAQ en matière de justice, Simon Jolin-Barrette, a reproché dimanche à Jean Charest de rire des Québécois.

«Ce que M. Charest a fait hier, en riant de l'UPAC, c'est un peu ça. C'est rire des gestes qui lui sont reprochés, qui sont sous enquête présentement, et on devrait respecter le travail des policiers, respecter le travail des institutions», a-t-il affirmé.

«Ça ne me fait pas particulièrement rire, personnellement», a renchéri M. Legault plus tard en point de presse.

M. Jolin-Barrette s'est également moqué du «premier trio» du PLQ qui est «le même qu'en 2003»: @Jean Charest, (le leader parlementaire du gouvernement) Jean-Marc Fournier et (le premier ministre) Philippe Couillard.

«C'est retour vers le futur, a-t-il commenté. Ils n'ont rien de nouveau à offrir aux Québécois.»

Pour leur part, les ministres du gouvernement Couillard se sont réjouis de la visite de M. Charest au congrès du PLQ.

Le ministre des Ressources naturelles, Pierre Moreau, a assuré que les militants avaient bien apprécié son passage.

En point de presse dimanche matin, M. Moreau a affirmé qu'il était d'accord avec les propos de son ancien chef. Il estime qu'il est traité de façon particulièrement injuste, au regard notamment de la présomption d'innocence.

«Je suis convaincu que c'est extrêmement difficile pour lui: connaissez-vous une autre personne qui fait l'objet d'une enquête policière, une enquête qui fait l'objet de fuites aussi importantes que celles-là? (...) M. Charest a évoqué les difficultés que cela représente pour lui, pour sa famille, pour les personnes qui l'entourent, je pense qu'il faut avoir une sensibilité pour ça.»