Une entente de principe a été conclue in extremis entre le gouvernement Couillard et les ingénieurs de l'État jeudi soir.

L'Assemblée nationale avait été convoquée pour 19 h afin d'adopter une loi spéciale qui leur imposerait des conditions de travail, mais finalement un accord a été convenu, juste avant l'échéance prévue.

L'entente «respecte les paramètres financiers du secteur public», a assuré le président du Conseil du trésor, Pierre Arcand, mais on n'en sait guère plus sur ses modalités, puisqu'elle doit d'abord être soumise aux 1400 membres de l'Association professionnelle des ingénieurs du gouvernement du Québec (APIGQ) avant d'être rendue publique.

Cette rencontre de la dernière chance a duré environ quatre heures, au siège du Conseil du trésor à Québec.

Dans un point de presse conjoint, le président du Conseil du trésor, Pierre Arcand, et le président de l'APIGQ, Marc-André Martin, ont dit tous les deux être très heureux de ce dénouement.

«Il n'y a pas un parlementaire qui ne sera pas heureux de la chose», a dit le ministre, évoquant ainsi les séances de nuit de l'Assemblée nationale qui rebutent aux élus.

«Vous savez, une loi spéciale, ce n'est jamais une victoire pour un gouvernement, ce n'est jamais un scénario qui nous apparaît gagnant.»

L'entente reconnaît des «particularités» du travail des ingénieurs, a fait valoir M. Arcand. «On veut s'assurer qu'il y a un climat positif, on est très sensibles (à ça)», a-t-il poursuivi.

Le syndicat exigeait à cet égard que le gouvernement renforce son expertise interne en matière de génie et dit avoir obtenu gain de cause.

C'est sur ce terrain d'entente que les parties se sont rapprochées et ce n'est pas la menace de loi spéciale qui a fait plier l'APIGQ, a assuré M. Martin.

Rappelons que le syndicat demandait une augmentation salariale de 19 % sur sept ans, mais le gouvernement offrait pratiquement moitié moins. Québec a toujours invoqué la capacité de payer des contribuables ainsi que l'équité envers les autres employés de l'État, qui ont obtenu 5,25 pour cent sur cinq ans, en plus de montants forfaitaires.

Le président du syndicat a affirmé être «très confiant» que ses membres voteront en faveur de cet accord «dans une très forte proportion».

Cette entente de principe survient trois ans après la fin de la convention collective précédente et une soixantaine de rencontres de négociations.

Dans les dernières semaines, le syndicat avait annoncé des moyens de pression qui ont forcé le gouvernement à réagir. Les ingénieurs refusaient de faire des heures supplémentaires. Par conséquent, l'inspection des ouvrages routiers devait se faire de jour plutôt que de nuit, ce qui pouvait provoquer des embouteillages.