La nouvelle ministre de la Culture, Marie Montpetit, sent que les artistes sont « particulièrement troublés et ébranlés » par les récentes allégations de harcèlement sexuel qui secouent le milieu. Elle réunira lundi syndicats et organisations patronales de l'industrie culturelle pour définir des solutions communes par rapport à ce qui peut être fait sur le plan de « la dénonciation et de la prévention ».

Huit organisations seront présentes lors de cette rencontre en haut lieu, à Montréal, notamment l'Association québécoise de la production médiatique (AQPM), qui représente les producteurs indépendants en télévision et au cinéma, l'Union des artistes (UDA), le syndicat qui représente les artistes, mais aussi l'Association québécoise de l'industrie du disque, du spectacle et de la vidéo (ADISQ), et bien d'autres.

En entrevue avec La Presse, Mme Montpetit a affirmé qu'elle était « en mode écoute », préférant ne pas formuler d'hypothèses sur les interventions qui pourraient être mises en place rapidement.

« Je pense [qu'il faut] une réflexion de la part de tout le monde sur comment est-ce qu'on prévient mieux, dans un premier temps. L'enjeu principal est au niveau de la prévention. Après ça, [on travaillera aussi] au niveau de l'encadrement et [au soutien des] victimes actuelles », a-t-elle affirmé.

Dans la foulée des affaires Rozon et Salvail, au cours des derniers jours, la présidente de l'UDA, Sophie Prégent, a avancé l'idée qu'on mette en place un code d'éthique commun aux producteurs et aux artisans du milieu culturel.

« Un code d'éthique, je pense que ça ne peut être que positif, a laissé tomber la ministre de la Culture. Je vais rencontrer tant les associations patronales que syndicales pour qu'on soit tous autour de la table avec des points de vue qui se regrouperont et des pistes de solution qui se compléteront. »

Quel avenir pour Juste pour rire ?

Alors que les humoristes se réunissaient hier à l'appel de Martin Petit au Bordel Comédie Club, à Montréal, pour discuter de l'après-Gilbert Rozon à la tête de Juste pour rire, la ministre de la Culture affirme suivre la situation attentivement.

« Ils ont des gestionnaires férus, ça ne s'arrête pas à M. Rozon. C'est une entreprise qui est très importante. On a vu les humoristes hier se mobiliser pour avoir des discussions là-dessus, je ne pense pas qu'on va actuellement dans la direction d'abandonner le bateau », a-t-elle affirmé.

« On verra la forme que ça va prendre pour la suite, mais c'est certain qu'au niveau de la vitalité culturelle, ce sont des organisations qui sont importantes », a précisé Mme Montpetit.