Philippe Couillard a défendu jeudi la différence québécoise, après les critiques essuyées par le projet de loi sur la neutralité religieuse au Canada et à l'étranger.

En vertu du projet de loi 62 adopté mercredi, les services doivent être donnés et reçus à visage découvert. Une femme voilée devrait donc découvrir son visage en montant dans un autobus ou lors d'une consultation à l'hôpital.

Des médias étrangers comme la BBC et Deutsche Welle ont rapporté la nouvelle en soulignant que la burqa ou le niqab allaient être interdits à bord des autobus au Québec.

Interrogé quant à savoir s'il s'inquiétait pour l'image du Québec à l'étranger, lui qui avait pourtant dénoncé la charte de la laïcité du Parti québécois en 2013-2014 sous cet angle, le premier ministre n'a pas semblé préoccupé du tout.

«On essaie de faire des raccourcis et c'est normal, mais je rappellerais qu'en Europe, plusieurs pays sont allés beaucoup plus loin dans les interdictions et ce n'est pas le cas du Québec, pas question de légiférer sur l'espace public», a-t-il déclaré dans un point de presse en marge de l'inauguration de la centrale Romaine-3.

De même, M. Couillard a balayé les critiques formulées par les partis en Ontario à la suite de l'adoption du projet de loi du Québec.

«Ça montre qu'il y a des différences dans la façon dont nos sociétés voient ces choses, ou comment ça se passe dans les autres sociétés», a-t-il commenté.

Le premier ministre a soutenu qu'au Québec, une «large majorité» est d'accord sur le fait qu'on doit se parler et communiquer à visage découvert, particulièrement dans les services publics, et que les demandes d'accommodement religieux doivent être encadrées.

«C'est la façon dont le Québec veut développer sa société. Je comprends qu'il peut y avoir des différences, mais le Québec est dans les faits une société différente.»