Reconnaissant que les sinistrés des inondations du printemps dernier sont mal informés et confus quant aux mesures de rétablissement, le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, ajoute de nouvelles mesures pour accélérer les interventions de soutien aux citoyens.

M. Coiteux a ainsi annoncé, mardi, dans l'arrondissement Pierrefonds-Roxboro à Montréal, la tenue de journées de rencontres personnalisées. Les citoyens pourront s'y présenter avec leur dossier pour obtenir des clarifications avec des représentants de chaque instance concernée tant au niveau municipal que provincial.

En conférence de presse, le ministre Coiteux a reconnu que l'ampleur de la situation avait débordé les intervenants à tous les niveaux et que les citoyens s'étaient heurtés à une série de processus bureaucratiques complètement congestionnés.

En plus des rencontres, des «comités de partenariat» regroupant les ministères de la Sécurité publique et des Affaires municipales et les villes seront mis sur pied afin de se garder à jour et d'agir rapidement.

Une des mesures prévoit également d'aider les municipalités à délivrer les permis de construction requis plus rapidement alors qu'elles peinent à suffire à la demande exceptionnelle.

Enfin, des ententes seront conclues avec les organismes comme la Croix-Rouge pour le soutien des personnes hébergées temporairement.

Présentement, 278 familles sont toujours dans des hôtels et, bien que Québec n'ait pas de chiffre exact, on évalue qu'un nombre équivalent de ménages réside temporairement chez des membres de leur famille ou dans des logements qu'ils ont loués.

«Une improvisation totale», dénonce l'opposition

«Il aura fallu une centaine de citoyens rassemblés devant le bureau de circonscription du ministre pour le faire réagir», a dénoncé mardi après-midi par voie de communiqué le porte-parole de l'opposition officielle en matière de sécurité publique, Pascal Bérubé. 

Celui-ci dénonce «une improvisation totale» qui témoigne d'un «grave manque de respect» pour tous ceux qui attendent depuis plus de quatre mois et vivent dans l'incertitude. 

Sylvie D'Amours, députée de Mirabel pour la CAQ, demande maintenant au ministre de venir à la rencontre des sinistrés, plutôt que de parler qu'aux fonctionnaires.

«Moi, je suis sept jours sur sept sur le terrain depuis le mois de mai et je peux vous dire que ce que je vois, c'est alarmant et c'est inquiétant», a-t-elle dit mardi lors de point de presse à l'Assemblée nationale.

«Les limousines, ce n'est pas un privilège, c'est un outil de travail. Qu'il prenne sa limousine, puis qu'il débarque chez les gens, qu'il vienne faire un tour comme il a fait quand il y avait de l'eau. Il va s'apercevoir ce que les gens vivent réellement», a-t-elle ajouté. 

Steve Beauchamp, porte-parole d'un regroupement de sinistrés, estime que plusieurs personnes qui n'ont toujours pas accès à leur maison vivent une intense pression psychologique. Ils peinent à communiquer avec les différents paliers de gouvernement, n'ayant pas facilement accès à un téléphone ou à l'internet.