Le gouvernement Couillard a refusé de soumettre les conditions de travail des ingénieurs de l'État à un arbitre, comme l'a demandé lundi le syndicat qui représente les 1400 grévistes.

«Le gouvernement du Québec ne sous-traitera pas à un tiers son droit de gérance», a déclaré par communiqué le président du Conseil du trésor, Pierre Moreau. 

Le ministre s'est étonné que le syndicat n'ait pas déposé une contre-offre aux dernières propositions gouvernementales lors de la rencontre qui s'est tenue plus tôt dans la journée.

En fin d'après-midi, l'Association professionnelle des ingénieurs du gouvernement du Québec (APIGQ) a formellement rejeté les dernières offres de Pierre Moreau. Son président, Marc-André Martin, a affirmé que l'arbitrage est la seule issue possible à la grève qui dure depuis le 24 mai.

Hausses de 16,5% réclamées

La dernière proposition de Québec, déposée jeudi, prévoit des augmentations de 5,25% pour les quatre premières années de la convention collective. À la cinquième année, seuls les ingénieurs les plus expérimentés verraient leur salaire augmenter de manière importante. L'offre prévoit aussi une rémunération additionnelle «pour projets spéciaux».

L'APIGQ réclamait à l'origine des hausses de 20% d'ici 2019 pour freiner la hausse de l'écart salarial entre ses membres et les ingénieurs d'Hydro-Québec. M. Martin se dit prêt à accepter des augmentations de 16,5%, sur sept ans.

«Depuis notre grève, on a descendu nos demandes de 30%, a résumé M. Martin. Et on ne sent pas que le gouvernement a monté les siennes de 30%».

Expertise interne

Le syndicat fait du maintien de l'expertise interne du gouvernement son cheval de bataille dans le cadre de la négociation. M. Martin s'est ouvertement questionné sur les motivations derrière l'attitude du gouvernement Couillard.

«Dans le passé, le gouvernement libéral a déjà été financé par des firmes de génie-conseil, illégalement, a-t-il dit. N'y a-t-il pas là une apparence de conflit d'intérêts? Nous négocions présentement avec un gouvernement libéral qui a déjà été financé par nos principaux concurrents.»

Le ministre Moreau a laissé entrevoir une loi spéciale pour forcer le retour au travail des ingénieurs si les deux parties sont incapables d'en arriver à une entente.