Le premier budget d'un éventuel gouvernement du Parti québécois, «ce sera le budget du virage vert», a promis Jean-François Lisée dimanche. Comme premier ministre, il se garderait la responsabilité du développement durable.

Sa proposition se distingue selon lui du « PL-CAQ », une expression visant à illustrer une certaine convergence des idées selon le chef péquiste entre le gouvernement Couillard et la formation de François Legault.

«J'entends les chefs du PL-CAQ rêver de nouveaux barrages. Ils se trompent de siècle», a-t-il lancé aux 350 délégués de son parti réunis dimanche en conseil national extraordinaire à Drummondville. «Demain, pour le coût d'un nouveau barrage de la Romaine, on pourrait réinvestir en rénovation verte, libérer autant d'énergie, des mégawatts, et soutenir pendant des décennies plus de 60 000 emplois. La prochaine Baie-James, elle n'est pas dans le Grand-Nord, elle est dans chaque maison, chaque immeuble, au coin de chaque rue».

Le chef péquiste a également dit se distinguer du «PL-CAQ» en s'opposant formellement au projet d'oléoduc Énergie Est de TransCanada. Il entend demander «un mandat électoral clair de prendre toutes les mesures politiques, législatives, réglementaires normatives pour empêcher la construction d'un seul kilomètre de ce pipeline».

M. Lisée préconise la réduction de la consommation du pétrole. Il promet « pour Montréal un plan global d'augmentation du transport collectif qui aura un réel effet pour réduire la congestion et les gaz à effet de serre ». Un gouvernement péquiste doterait Québec « d'un système robuste de transport en commun » et adopterait des « mesures adaptées pour faciliter, de l'Abitibi à la Gaspésie, la transition à la mobilité durable ». Il s'engage à créer «un banc d'essai pour le projet de monorail électrique».

Le chef péquiste s'en prend également aux «taudis énergétiques». Il y aurait 20 000 logements à l'étanchéité médiocre au Québec. M. Lisée veut priver les propriétaires du droit d'imposer une augmentation de loyer «tant qu'ils n'auront pas rectifié la situation».

S'il est élu, M. Lisée s'engage à créer un «comité interministériel sur le virage vert» dont il serait à la tête. Le Fonds vert y serait « rattaché » et serait consacré «aux mesures les plus porteuses pour réduire les gaz à effet de serre». Il entend « demander» à la Caisse de dépôt «de montrer l'exemple et de mettre fin à ses investissements dans les compagnies pétrolières». 

«Laissez-moi vous dire ce qui va voir le jour, sous un gouvernement du Parti québécois. L'énergie verte. L'économie verte. L'innovation verte. Une nouvelle vague d'entrepreneuriat vert sur tout le territoire. Une nation verte», a-t-il lancé.