Le Parti québécois soumettra dimanche à ses délégués une vingtaine de recommandations du rapport de Paul St-Pierre Plamondon concernant la relance du parti, sur les 156 que comportait son document.

Les délégués réunis dimanche à Drummondville auront donc à décider s'ils proposeront ces amendements au congrès du parti en septembre.

La Presse canadienne a obtenu samedi le document synthèse des 20 propositions d'amendements, intitulé «Faire partie de la solution».

Parmi les recommandations retenues par les hautes instances du parti pour être proposées dimanche, notons notamment l'attribution du tiers des sièges des instances du PQ à des membres de moins de 40 ans, en vue d'assurer la relève - une proposition calquée sur ce qui se fait au Parti libéral du Québec.

Dans le même ordre idée, on propose une démarche de mentorat intergénérationnel, par laquelle tout membre d'exécutif âgé de plus de 70 ans pourra trouver un protégé de moins de 40 ans à qui céder son siège pour ensuite l'encadrer pendant deux ans.

Le PQ retient également l'idée d'un «off congrès», une sorte d'événement parallèle au congrès de septembre, un laboratoire d'idées ouvert à tous, particulièrement aux moins de 40 ans et aux personnes issues de la diversité, et le chef ainsi que l'exécutif national s'engageraient à tenir compte de ses propositions.

On voudrait aussi réserver un siège dans chaque exécutif de circonscription à un membre issu de la diversité.

Plusieurs autres mesures de ce genre visent aussi à rebâtir les ponts avec les personnes des communautés culturelles, entre autres: atteindre rapidement une juste représentation de la diversité dans la fonction publique, les organismes publics et parapublics, ainsi que dans les conseils d'administration de ces organisations; mettre en oeuvre des mesures concrètes pour briser l'isolement et la pauvreté des femmes immigrantes; faciliter l'accès à des ressources d'intégration et de francisation; mettre sur pied un comité de suivi permanent sur l'intégration et la lutte contre la discrimination et le racisme, pour s'assurer que les mesures mises en place donnent des résultats concrets.

D'autres propositions concernent également le soutien aux cultures et aux langues autochtones, la parité hommes-femmes, ainsi que le droit à la protection de l'environnement à inscrire dans la constitution d'un éventuel Québec souverain.

Bon nombre de recommandations du rapport final de M. St-Pierre Plamondon ont donc été mises de côté sur plusieurs sujets, par exemple, une stratégie plus dynamique sur les médias sociaux; demander aux «caribous», l'aile dure du PQ, d'être plus empathiques et respectueux; occuper davantage les radios de Québec; mettre de l'avant un plan pour contrer l'endettement des Québécois; donner la possibilité aux électeurs de pouvoir révoquer un mandat de député; retirer le mot référendum du vocabulaire du PQ pour le remplacer par consultation populaire, etc.

Ces recommandations tirent leur origine du rapport «Osez repenser le PQ», élaboré par Paul Saint-Pierre Plamondon, au terme de plus de 160 consultations et plus de 3000 personnes sondées.

Ce candidat défait à la direction du parti l'an dernier, vu comme une des voix de ceux qu'on appelle les orphelins politiques, avait été mandaté par le chef péquiste Jean-François Lisée pour entreprendre des consultations en vue de relancer le PQ, particulièrement auprès des personnes de moins de 40 ans, des entrepreneurs et des communautés culturelles.

Environnement

L'environnement sera par ailleurs un thème dominant au Conseil national. Le chef péquiste Jean-François Lisée fera du projet de pipeline Énergie Est de TransCanada une de ses cibles dans son discours à ses militants.

Ce projet controversé d'oléoduc de l'entreprise albertaine vise à transporter le pétrole des sables bitumineux vers les raffineries de l'est du pays et un terminal maritime au Nouveau-Brunswick, en traversant le Québec.

M. Lisée entend aussi aborder l'enjeu des changements climatiques ainsi que l'électrification des transports.

Après l'échec du projet de rapprochement électoral avec Québec solidaire (QS), le PQ semble ainsi se recentrer sur ses positions sociales-démocrates, comme en environnement, mais aussi, récemment, avec la mise sur pied d'une équipe Solidarité pour élaborer une politique de lutte à la pauvreté - une façon de séduire l'électorat de gauche tenté par QS.

Ce conseil national est censé être un prélude au congrès de la formation prévu les 8, 9, et 10 septembre, à Montréal, qui doit accoucher du programme du PQ en vue des élections générales de l'an prochain.