La crainte de retards et de dépassements de coût au chantier Turcot ne change rien à la négociation entre Québec et les ingénieurs de l'État, a indiqué mercredi le président du Conseil du Trésor, Pierre Moreau.

Un document interne du ministère des Transports, obtenu par La Presse, prédit que la réfection de cet échangeur névralgique sera retardée de plusieurs mois si la grève des ingénieurs se prolonge. Le remaniement de l'échéancier ferait grimper la facture de 90 millions.

M. Moreau, qui pilote les négociations, a toutefois prévenu que les pénalités ne sont pas applicables pour le moment.

« Elles seraient applicables dans l'éventualité où le chantier serait paralysé, a déclaré M. Moreau. Je n'ai pas d'information à l'effet que le chantier soit paralysé, au contraire. »

Le ministre assure que la possibilité d'encourir des retards et des coûts supplémentaires dans la réfection de l'échangeur Turcot ne change rien à sa position de négociation.

« Vous faites une mathématique entre les pénalités sur un chantier et les augmentations, a-t-il dit. Si vous négociez comme ça, vous allez mettre le Québec en grande difficulté. »

En revanche, dit M. Moreau, la situation du chantier Turcot milite pour un règlement rapide avec les ingénieurs. Il a de nouveau évoqué la possibilité de présenter une loi spéciale pour forcer leur retour au travail, mais n'a pas fixé une date butoir.

« Je ne vous donnerai pas d'échéancier parce que, si je faisais ça, je compromettrais les chances d'avancement à la table des négociations », a-t-il dit.

L'Association professionnelle des ingénieurs du gouvernement du Québec (APIGQ), dont les 1400 membres sont en grève depuis le 24 mai, a déposé mardi une proposition formelle de règlement. Le ministre a indiqué qu'il y répondra jeudi.