La visite de Donald Trump au Proche-Orient a bien failli perturber la mission économique de Philippe Couillard en Israël, a reconnu le premier ministre. Mais le voyage a débuté sans anicroche, vendredi.

PROGRAMME CHAMBOULÉ

M. Couillard a amorcé vendredi un voyage d'une semaine qui était planifié depuis des mois. Mais le programme a dû être chamboulé du tout au tout à cause de l'arrivée du président des États-Unis, qui effectue son premier voyage à l'étranger. « Il a fallu faire des permutations de rencontres, d'activités, mais ça n'a annulé aucune rencontre », a convenu M. Couillard lors de sa première journée à Jérusalem. « On a réussi à sauver tous nos événements, toutes nos rencontres, a-t-il ajouté. Il a juste fallu jongler un peu avec l'horaire. »

UN VISITEUR ENCOMBRANT

Dans les rues de Jérusalem, on voit bien peu de drapeaux du Québec. Mais l'arrivée imminente du président des États-Unis est difficile à ignorer. L'organisme The Friends of Zion Museum a posé dans toutes la ville des enseignes sur lesquelles ont peut lire « Trump make Israel Great Again », clin d'oeil à son slogan électoral. Des tentes ont été déployées dans différents lieux publics, notamment près du mémorial de l'Holocauste de Yad Vachem, qu'a visité M. Couillard vendredi.

DES RENCONTRES DE HAUT NIVEAU

Le branle-bas qui entoure la visite de M. Trump n'empêchera pas M. Couillard de participer à des rencontres de haut niveau. Il rencontrera le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou et le premier ministre palestinien Rami Hamdallah dans les prochains jours. Ces rencontres devraient avoir lieu même si le passage du président américain est susceptible de canaliser beaucoup d'attention.

« ÉVEILLER » NÉTANYAHOU

Philippe Couillard souhaite « éveiller » M. Nétanyahou à la mise sur pied d'une filière québécoise en intelligence artificielle, qui a fait l'objet d'une annonce importante à Montréal ces derniers jours. Israël est considéré comme un haut lieu des start-up, ce qui en fait un partenaire potentiellement intéressant pour le Québec. « Je veux qu'il nous voie comme un site potentiel, comme un partenaire potentiel sur le plan économique », a résumé M. Couillard.

ÉDUCATION AVEC HAMDALLAH

La rencontre avec M. Hamdallah se déroulera sur le thème de l'éducation. La création d'un État palestinien, que M. Couillard soutient, nécessitera une population éduquée. C'est à cet égard que Québec peut contribuer, estime le premier ministre. « C'est pour ça qu'on va les voir et qu'on veut maintenir le contact, parce qu'on veut faire partie des gens qui pourraient les aider à développer la capacité à gérer un État au cours des prochaines années », a-t-il résumé.

UN EXERCICE DÉLICAT

Le premier ministre a reconnu qu'un voyage en Israël nécessite du doigté. « Dès qu'on met les pieds dans cette partie du monde, on est en contact avec ces réalités », a-t-il convenu. Mais la position du Québec sur le conflit israélo-palestinien est connue, a-t-il poursuivi. Comme le gouvernement canadien, Québec fait la promotion du droit d'exister d'Israël et soutient la création d'un État palestinien.

APPRENDRE AVANT DE COMMERCER

Le premier ministre a fait de l'innovation le thème central de sa mission, à laquelle participent une centaine de gens d'affaires et d'universitaires québécois. La visite permettra surtout de mieux connaître le modèle israélien, que Québec tente d'imiter en formant une grappe de l'intelligence artificielle. « Il y aura peut-être quelques retombées, mais ce n'est pas le but de la visite, a-t-il dit. Le but principal de la visite, pour nous, c'est d'établir des liens profonds et, surtout, d'apprendre et d'observer ici comment l'innovation se construit. »

PHOTO TIRÉE DU COMPTE TWITTER DE PHILIPPE COUILLARD

Cette photo tirée du compte Twitter du premier ministre montre la visite de Philippe Couillard au mémorial de Yad Vashem, lieu dédié à la mémoire des victimes de la Shoah.

PHOTO THOMAS COEX, AGENCE FRANCE-PRESSE

En prévision de la visite du président américain en Israël, l'organisme The Friends of Zion Museum a posé dans Jérusalem des enseignes sur lesquelles ont peut lire « Trump make Israel Great Again », clin d'oeil à son slogan électoral.