La Coalition avenir Québec (CAQ) et le Parti québécois (PQ) se sont attaqués mutuellement, mercredi, alors qu'un nouveau sondage suggérait une montée étonnante de la CAQ dans les intentions de vote.

Le chef du PQ Jean-François Lisée a ouvert les hostilités mercredi matin en comparant les deux formations politiques.

«Le message qu'on porte, ce n'est pas un message extrémiste, ce n'est pas un message démagogique, c'est un message de responsabilité. Par exemple, M. Legault dit à tous qu'il va baisser leurs impôts de façon importante. Ça peut avoir un certain intérêt la première demi-heure, mais la deuxième demi-heure, (...) ça veut dire qu'il n'y aura pas assez d'argent pour les CHSLD, pour les enfants, pour résorber les listes d'attente, l'attente aux urgences», a-t-il soutenu.

La CAQ a répondu coup pour coup en accusant M. Lisée de manquer de cohérence. «Les choses qui sont extrêmes, je crois qu'elles sont au Parti québécois, a déclaré le député caquiste Simon Jolin-Barrette. Vous avez vu M. Lisée durant sa course à la chefferie, c'est quelqu'un qui avance, qui recule, qui change d'idée aux 30 secondes (...) C'est un chef qui est incohérent dans ses propositions.»

CAQ et PLQ au coude-à-coude

La CAQ et le Parti libéral du Québec (PLQ) sont au coude-à-coude, devant le PQ, selon un nouveau sondage Mainstreet, réalisé pour le compte du quotidien Montreal Gazette.

La CAQ a fait une remontée de neuf points depuis mars et obtient désormais la faveur de 32 % des électeurs dans la province, si l'on se fie au coup de sonde mené les 11 et 12 mai derniers et publié mercredi.

Le PLQ a perdu 8 points pendant la même période et récolte 31 % des intentions de vote, tandis que le PQ obtient l'appui de 24 % des électeurs, en baisse de deux points.

Québec solidaire grimpe de deux points pour atteindre 14 % d'intentions de vote.

Le sondage Mainstreet a été mené auprès de 1501 Québécois au téléphone. La marge d'erreur est de 2,53 points de pourcentage, 19 fois sur 20.

Le Parti québécois ne mène dans aucun groupe démographique, a noté Mainstreet.

Chez les francophones, la CAQ est en tête avec 35 % des intentions de vote, suivi du PQ avec 26 %, et des libéraux avec 25 %. Québec solidaire reste à 14 %.

La CAQ progresse aussi dans la région de Montréal, selon le sondage.

La question de l'éthique pourrait expliquer la chute des libéraux dans le sondage, a avancé David Valentin, vice-président de Mainstreet, en entrevue avec la Gazette.

Intégrité

Signe que l'intégrité s'imposera comme thème en 2018, M. Lisée a saisi l'occasion de défendre le bilan de son parti en la matière.

Le PQ est le parti qui a remis le Québec sur les rails de l'intégrité le plus souvent, a-t-il dit, citant au passage les lois sur le financement politique et les contrats publics adoptées par l'ancien gouvernement de Pauline Marois.

«Nous sommes le parti qui, chaque fois, a remis le Québec sur les rails de l'intégrité et nous allons continuer à le faire. C'est un sujet qui fait partie de notre ADN depuis René Lévesque», a insisté M. Lisée.

La CAQ a bien l'intention de jouer sur le même terrain. D'ailleurs, le parti a lancé une campagne de publicité destinée aux réseaux sociaux cette semaine mettant en vedette l'ex-procureure de la commission Charbonneau, Sonia Lebel.

Celle-ci est la directrice de cabinet adjointe de François Legault, avec un mandat spécial en matière de corruption.

«Depuis que le parti a été fondé en 2011, on s'est acharné, on a persévéré constamment malgré vents et marées et en 2018 on va offrir l'option la plus crédible aux Québécois», a promis M. Jolin-Barrette, mercredi.

Les libéraux ont préféré ne pas commenter le sondage. Le député de Québec solidaire Amir Khadir s'est réjoui de la remontée de son parti, affirmant qu'il avait «le vent dans les voiles».