Le premier ministre Philippe Couillard maintient le cap sur l'abolition des référendums municipaux, disant avoir confiance envers les élus municipaux.

Lors d'un discours en ouverture des assises de l'Union des municipalités du Québec (UMQ), Philippe Couillard a dit souhaiter l'adoption du projet de loi 122, qui doit étendre les pouvoirs des villes, d'ici la fin de la session parlementaire. Estimant que le dossier bloque en raison de la proposition d'abolir en grande partie les référendums municipaux, il a indiqué qu'il ne s'agissait pas d'enlever des droits aux citoyens, puisqu'un processus de consultation «au moins aussi et probablement plus efficace» sera mis en place éventuellement.

«La question fondamentale: oui ou non, faites-vous confiance aux élus municipaux. J'ai confiance», a dit le premier ministre.

Philippe Couillard en a profité pour vanter le bilan de son gouvernement dans les relations avec les municipalités. «Nous assistons à la plus importante décentralisation de pouvoirs vers les municipalités», a-t-il avancé.

Le discours du premier ministre a été accueilli avec satisfaction par l'UMQ, qui l'invite à «garder le cap, ne pas reculer».

«Sur la question des référendums, oui c'est un changement majeur, mais tellement important», a dit le président de l'organisation municipale, Bernard Sévigny. 

Le maire Denis Coderre a lui aussi appelé l'Assemblée nationale à adopter rapidement le projet de loi 122 pour augmenter les pouvoirs des villes. Dans un message à l'opposition, il leur a demandé de renoncer à faire un «filibuster» et à retarder son adoption. «Si vous croyez à l'autonomie municipale, ne vous demandez pas comment je pourrais gagner du temps pour scorer des points, a lancé M. Coderre. Faites-nous confiance, on est capables.»

Son homologue de Québec, Régis Labeaume, a lui aussi dénoncé la «game politique» entourant le projet de Loi 122. «Je veux qu'on aie la liberté de faire nos choix. Les élus provinciaux n'ont pas à décider pour nous autres», a martelé le maire de Québec.

Régis Labeaume estime que les élus municipaux devraient être libres de décider s'ils veulent maintenir ou pas les référendums. «Ce que je dis aux élus d'opposition, c'est "ne vous mêlez pas de cela". Les élections s'en viennent en novembre, si quelqu'un dit qu'il va établir un système de référendum, les gens voteront là-dessus.»

Voix discordante, l'opposition à l'hôtel de ville de Montréal, qui espère le maintien des référendums, dit ne pas avoir été rassurée par les propos du premier ministre. «Un processus de consultation ne remplace en rien le droit démocratique des citoyens de faire pression sur les élus et les promoteurs afin que ceux-ci développent de meilleurs projets qui tiennent compte des besoins de la collectivité», a estimé Valérie Plante, chef de Projet Montréal.