La Sûreté du Québec enquêtera sur les allégations du président de la Fraternité des policiers de Montréal, Yves Francoeur. Un développement qui survient alors que le Parti libéral «nie vigoureusement» avoir sollicité la candidature du leader syndical.

Le ministère de la Sécurité publique a annoncé avoir demandé à la SQ de faire la lumière sur les propos de M. Francoeur. Il répond ainsi à une demande formulée quelques heures plus tôt par la Directrice des poursuites criminelles et pénales (DPCP), Annick Murphy.

«La Sûreté du Québec entend donner suite à cette demande, a confirmé la force policière dans une déclaration écrite. Toutefois, pour assurer une plus grande portée à cette enquête, la Sûreté du Québec a demandé la collaboration des services de police de la Ville de Montréal et de la Ville de Québec, et ces derniers ont accepté.»

Jeudi dernier, M. Francoeur a affirmé au micro de Paul Arcand que deux élus libéraux, dont un siège toujours, ont fait l'objet d'une enquête criminelle sans que des accusations soient portées contre eux. Selon lui, des accusations auraient été déposées «si ce n'était pas deux élus libéraux».

Mardi matin, Me Murphy a réitéré n'avoir aucune connaissance du dossier décrit par M. Francoeur, même si elle a fait «toutes les vérifications possibles».

Candidature

Au moment où Québec confirmait avoir demandé une enquête de la SQ, Yves Francoeur a confirmé un reportage de Radio-Canada selon lequel on lui aurait offert de porter les couleurs du Parti libéral dans la circonscription de Marguerite-Bourgeoys. Ce siège est actuellement occupé par le député Robert Poëti.

«Ce que dit Radio-Canada est vrai», a indiqué M. Francoeur lors d'un entretien avec La Presse, sans donner plus de détails.

L'information a cependant été niée «vigoureusement» par l'organisateur en chef du PLQ, Sylvain Langis, qui était de passage à l'Assemblée nationale mardi.

«C'est tout à fait faux, a-t-il dit. Ça ne vient pas du Parti libéral, ça ne vient d'aucune autorité au PLQ.» 

Il n'a pas exclu que des démarches informelles aient pu être entreprises auprès de M. Francoeur, mais cela se serait fait sans le consentement de la direction.

«Dans ma circonscription, les citoyens ont décidé que je serais ici, a pour sa part affirmé le député Robert Poëti. Si des personnes ont pensé qu'après le remaniement, je m'en irais et que la circonscription était libérée, ils se sont trompés.»

«Moi, dans l'adversité, je ne faiblirai pas», a-t-il ajouté.

«Personne en autorité au Parti libéral du Québec n'a reçu quelque mandat que ce soit d'approcher M. Yves Francoeur pour lui proposer un comté, et si ça s'est fait, ça s'est fait sans que moi j'ai été mis au courant», a de son côté déclaré l'organisateur en chef du PLQ, Sylvain Langis, lors d'une mêlée de presse à l'Assemblée nationale.

- Avec Caroline Plante, La Presse canadiennne