Le gouvernement Couillard doit profiter d'une réunion de la Commission des Grands Lacs pour convaincre Washington de renoncer à des compressions majeures au programme de dépollution des Grands Lacs, a affirmé hier le Parti québécois.

Le président Donald Trump a annoncé son intention de bonifier de 54 milliards les dépenses militaires dans son prochain budget. Pour ce faire, il entend couper les vivres à l'agence américaine de protection de l'environnement (EPA).

Selon un scénario rendu public par la National Association of Clean Air Agencies, le projet de restauration des Grands Lacs verrait son budget passer de 300 millions à 10 millions. Une chute de 97 % qui inquiète au plus haut point le député péquiste Stéphane Bergeron.

« Il y a véritablement péril en la demeure », a résumé le député.

Les compressions surviennent quelques semaines après que les autorités ont confirmé la présence de la carpe asiatique dans les eaux québécoises. M. Bergeron craint que les compressions ne viennent favoriser encore davantage la progression de cette espèce envahissante.

Le gouvernement libéral a une occasion en or de faire valoir ses préoccupations, poursuit le député. Car la Commission des Grands Lacs, qui regroupe huit États riverains, l'Ontario et le Québec, se réunit la semaine prochaine à Washington.

« Il faut que le gouvernement du Québec agisse de façon énergique dans le cadre de ce forum la semaine prochaine, a dit M. Bergeron. Et on interpelle le gouvernement pour qu'il profite de ce forum pour essayer d'empêcher que l'irréparable soit commis par l'administration Trump. »

M. Bergeron espère que Québec réussisse à convaincre Washington de renoncer à ses compressions dans le programme de dépollution des Grands Lacs. Il souhaite aussi que le gouvernement convainque les États riverains d'augmenter leurs propres efforts si le gouvernement central américain devait confirmer ses intentions.

Le PQ n'est pas seul à craindre les compressions à l'EPA. Des groupes écologistes ainsi que le parti municipal Projet Montréal ont dénoncé les intentions du nouveau président américain. Ils estiment que la décision aura des conséquences sur la qualité de vie des Montréalais.

HEURTEL PRUDENT

Le ministre de l'Environnement, David Heurtel, se dit préoccupé par la qualité de l'eau des Grands Lacs.

« Nous sommes situés en aval de cet immense bassin hydrographique et tous les efforts menés depuis des années pour améliorer la qualité de l'eau et des écosystèmes dans les Grands Lacs contribuent à nos propres efforts environnementaux pour le fleuve Saint-Laurent », a indiqué sa porte-parole, Émilie Simard.

Le ministre a toutefois réagi avec prudence à la sortie de M. Bergeron.

« Les propositions budgétaires de l'administration Trump n'ont pas encore été déposées, a dit Mme Simard. Nous ne ferons pas d'autres commentaires à ce sujet. »