Jugeant que Québec solidaire est à la veille d'un «point tournant de son histoire», le co-porte-parole de Québec solidaire Andrés Fontecilla tirera sa révérence à la fin de son mandat, en mai, pour permettre à la relève de prendre sa place et de se faire connaître en vue des élections générales de 2018.

«C'est important d'offrir de nouvelles figures publiques aux progressistes du Québec. Cela a commencé en quelque sorte avec le départ de Françoise David, l'une des cofondatrices de notre parti, et cela ouvre la porte à un renouvellement encore plus marqué de nos figures», a expliqué M. Fontecilla en entrevue téléphonique avec La Presse canadienne.

La formation politique aura donc prochainement deux nouveaux porte-parole, qui seront élus le 21 mai au terme du congrès du parti, qui se tient du 19 au 22 mai. La campagne pour les aspirants-porte-parole se déroulera du 5 avril au 19 mai.

Selon M. Fontecilla cela permettra de renouveler les représentants du parti et de ses idées à temps pour 2018.

«Les élections, c'est dans assez longtemps, mais il faut se préparer à l'avance. Le renouvellement de nos figures publiques ne se fait pas du jour au lendemain. Il faut que ça se fasse longtemps à l'avance pour que la population du Québec apprenne mieux à connaître nos porte-parole», a-t-il soutenu.

Andrés Fontecilla admet que la relève de Québec solidaire est encore peu connue, mais elle est bien présente et elle est d'une grande qualité, insiste-t-il.

«Il y a une relève qui va s'annoncer et petit à petit, les gens vont voir le sérieux de notre option politique et ils vont être tentés de se lancer avec nous», a-t-il prédit.

Selon M. Fontecilla, il s'agit du bon moment pour laisser la place à d'autres puisque Québec solidaire vit une période charnière. «Je suis convaincu que nous sommes à la veille d'un point de bascule pour notre option politique. Il y a de belles choses qui se préparent en ce moment», a-t-il dit.

Il estime que le recul du Directeur général des élections du Québec (DGEQ) sur l'abolition de la circonscription de Sainte-Marie-Saint-Jacques - une cause portée par sa collègue solidaire Manon Massé - est «prémonitoire» sur le rôle de Québec solidaire dans l'échiquier politique québécois.

Élection dans Laurier-Dorion

M. Fontecilla choisit aussi de se retirer pour pouvoir se consacrer pleinement à la circonscription de Laurier-Dorion, dans le nord de Montréal, où il entend briguer l'investiture à l'occasion des prochaines élections générales. Québec solidaire avait fait une percée importante en 2012 et en 2014 dans cette circonscription.

«La tâche de président et porte-parole fait en sorte que j'ai été carrément aspiré par ces fonctions nationales. Ça me donnait beaucoup moins de temps pour la tâche essentielle de me faire connaître dans Laurier-Dorion», a-t-il indiqué.

«À la fin de mon mandat, j'entends consacrer une bonne partie de mon temps à me faire davantage connaître, même si je suis quand même déjà assez connu», a-t-il ajouté.

Aux élections de 2014, Andrés Fontecilla avait tout de même remporté plus de 27 % des voix contre candidat libéral de l'époque dans Laurier-Dorion, Gerry Sklavounos, qui avait obtenu 47 % du vote. L'ancien candidat à la direction du Parti québécois, Pierre Céré, avait terminé en troisième place avec plus de 15 % des voix.

Au scrutin de 2012, la course avait été plus serrée entre M. Fontecilla, qui avait reçu environ 24 % du vote, et le péquiste Badiona Bazin, qui s'était classé deuxième avec un peu plus de 26 %. Gerry Sklavounos avait été élu avec 34 % du vote populaire.