Le commissaire à l'éthique, Jacques Saint-Laurent, lance un ultimatum au gouvernement Couillard : il quittera ses fonctions le 30 septembre, même si aucun successeur n'a été désigné.

« Je crois qu'il est maintenant temps de mettre un terme à mon mandat, a écrit Me Saint-Laurent dans une lettre déposée lundi à l'Assemblée nationale. Ainsi, je vous informe de ma décision de cesser d'exercer ma fonction de commissaire à l'éthique et à la déontologie le 30 septembre 2017, advenant que je ne sois pas remplacé d'ici là. »

Le commissaire est entré en fonction en janvier 2011. Son mandat de cinq ans est échu depuis plus d'un an et il avait averti Québec dès septembre 2015 qu'il ne souhaitait pas qu'il soit renouvelé.

Me Saint-Laurent a néanmoins accepté de rester en poste jusqu'à ce qu'un successeur soit désigné.

Le processus de sélection d'un nouveau candidat est embourbé depuis des mois. Le gouvernement Couillard a proposé à l'opposition de nommer l'avocate Diane Simard, l'an dernier. Mais la candidature de cette spécialiste des questions d'éthique et de gouvernance a vite été retirée parce qu'elle avait donné 100$ à la caisse du Parti libéral.

Plus d'enquêtes

Pendant ce temps, les demandes d'enquête continuent de s'accumuler sur le bureau de Jacques Saint-Laurent. Depuis le début de l'année, 10 membres de l'Assemblée nationale font l'objet de demandes d'enquête, note-t-il dans sa lettre.

« En pratique, le nombre d'enquêtes faites par le commissaire a augmenté sensiblement », relève Me Saint-Laurent.

Il précise qu'il compte mener à terme chacune des enquêtes en cours. 

La nomination d'un candidat au poste de commissaire à l'éthique nécessite l'approbation des deux tiers des députés de l'Assemblée nationale. Le gouvernement Couillard doit donc obtenir l'appui de l'opposition pour avaliser son choix.