Loin de s'excuser, Martine Ouellet entend continuer de critiquer le gouvernement fédéral à l'Assemblée nationale. En entrevue à La Presse, la députée et candidate à la direction du Bloc accuse le Parti libéral du Québec (PLQ) de brimer sa liberté de parole.

« C'est sûr que ça dérange les fédéralistes, a dit Mme Ouellet. Mais ils ne peuvent pas instrumentaliser leur poste pour essayer de brimer une liberté de parole qui est nécessaire parce qu'ils ne sont pas d'accord avec un point de vue indépendantiste. »

Le whip du PLQ, Stéphane Billette, s'est adressé au Bureau de l'Assemblée nationale (BAN), jeudi, après un point de presse de la députée de Vachon, qui brigue la direction du Bloc québécois. Il reproche à Mme Ouellet d'avoir utilisé les ressources du parlement québécois pour mousser sa campagne à la chefferie d'un parti fédéral.

C'est la deuxième fois en deux semaines qu'un libéral reproche à la députée candidate d'entretenir une confusion de ses rôles. La semaine précédente, Jean-Marc Fournier a critiqué son « nouveau rôle bicéphale » lors d'un débat.

Mme Ouellet rétorque que depuis qu'elle a quitté le caucus du Parti québécois pour plonger dans la course à la direction du Bloc, elle s'est fait un devoir d'agir comme « courroie de transmission » entre Québec et Ottawa.

Ce rôle est tout à fait légitime, argue Mme Ouellet, qui ne voit rien de mal à ce qu'un élu critique le gouvernement fédéral à l'Assemblée nationale. Elle note au passage que les deux interventions qui lui ont valu des critiques des libéraux touchaient l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) et la protection des sièges sociaux. Ces deux thèmes sont fréquemment débattus au Salon bleu.

« C'est le devoir des élus du Québec de superviser le gouvernement central, a dit Martine Ouellet. Ils sont en train de dire que ce n'est pas possible de critiquer le travail qui se fait à Ottawa alors que ça a des impacts chez nous. Ils sont en train de dire que ce n'est pas le rôle d'un élu de travailler pour donner plus de pouvoir au Québec. »

L'Assemblée nationale a confirmé vendredi que le communiqué de presse diffusé jeudi par Mme Ouellet et par le député bloquiste Xavier Barsalou-Duval ne sera pas remboursé. Mme Ouellet entend payer la somme de sa propre poche. Ces frais ne seront pas comptabilisés dans ses dépenses de campagne, a-t-elle dit.