«Je vivais un enfer, ça a été vraiment l'enfer», a confié, sévère, le député Gerry Sklavounos, aux côtés de son épouse Janneke. L'élu, blanchi la semaine dernière des allégations d'agressions sexuelles portées à son endroit, est sorti de son silence ce matin à Montréal, en martelant «regretter sincèrement» avoir pu «offenser» quiconque, un mea culpa public imposé par Philippe Couillard pour sa réintégration au caucus libéral.

«Je dis à ces personnes-là : je suis vraiment, vraiment désolé si jamais j'ai pu les rendre inconfortables. Je serais beaucoup plus réservé et beaucoup plus prudent», s'est repenti le député de Laurier-Dorion, qui s'est engagé à «devenir un exemple» à l'avenir. Il a fermement qualifié de «fausses» les allégations d'Alice Paquet portant sur ce geste qu'il «n'a pas commis».

Gerry Sklavounos a assuré n'avoir jamais posé de gestes déplacés contre quiconque à l'Assemblée nationale ou ailleurs. «C'est une des choses les plus blessantes que j'ai entendues», s'est-il offusqué. Le député a toutefois admis avoir pu prononcer certaines paroles qui ont pu «offusqué ou rendre inconfortables» certaines personnes dans les «couloirs de l'Assemblée nationale, au party de Noël, dans la salle des députés», lors de tentatives de «socialiser», «d'alléger l'atmosphère» ou de «faire le clown».

«Oui, ça se peut, en essayant d'être drôle, d'être friendly, d'essayer de faire le petit charmeur en donnant un compliment à une collègue au party de Noël, un compliment honnête et poli. Je réalise aujourd'hui que ça n'a pas sa place nécessairement au travail», a-t-il concédé, l'air contraint, lors d'un point de presse qui se tenait dans sa circonscription montréalaise. Gerry Sklavounos a assuré être devenu un «meilleur homme» grâce à son introspection des derniers mois et a promis de «soutenir les initiatives» promouvant l'égalité entre les hommes et les femmes.

Gerry Sklavounos s'adressait aux médias pour la première fois depuis que le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a conclu la semaine dernière qu'il n'avait commis «aucun acte criminel» à l'endroit d'Alice Paquet. La jeune femme allègue avoir été agressée sexuellement par l'élu. 

Depuis cette tempête médiatique il y a quatre mois, le député indépendant de Laurier-Dorion a raconté être sorti de chez lui moins de dix fois. «J'ai beaucoup de travail à faire, premièrement pour ma santé. Je ne suis pas rétabli. J'ai perdu du poids, je suis assez stressé», a-t-il confié. Le député a dénoncé le traitement médiatique qu'il a subi pendant cette tempête médiatique. «La présomption d'innocence a été, dans certaines circonstances, un peu piétinée», a-t-il dénoncé.

Gerry Sklavounos a éludé toutes les questions portant sur la nature de sa relation avec la jeune Alice Paquet, répétant qu'il ne comptait pas revenir sur cet événement. Absent de l'Assemblée nationale depuis plusieurs mois, le député entend retourner siéger «dès la semaine prochaine» et souhaite réintégrer le caucus libéral. «Je suis un libéral dans l'âme», a-t-il assuré.

Le premier ministre Philippe Couillard a obligé l'ex-leader parlementaire adjoint du gouvernement libéral à faire une telle déclaration publique pour lui permettre de réintégrer le caucus. «Il y a nécessité de la part de M. Sklavounos d'une expression sincère de sa compréhension des enjeux, également d'une démarche personnelle qui l'amène dans la même direction», avait déclaré le premier ministre mardi.