Même s'il a été blanchi des allégations d'agression sexuelle qui pesaient contre lui, Gerry Sklavounos ne peut plus siéger à l'Assemblée nationale, a déclaré lundi la députée de Québec solidaire, Manon Massé.

La députée estime que M. Sklavounos n'a plus sa place parmi les élus, même si le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a estimé qu'il n'a commis aucun « acte criminel » à l'égard de la jeune Alice Paquet.

« Je pense qu'il n'a plus la confiance des femmes, a dit Mme Massé. J'imagine que les femmes de sa circonscription - et plus largement les femmes et les hommes, je ne dis pas que c'est le propre des femmes - sont légitimes de se poser bien des questions lorsqu'on sait qu'on entend dans l'espace public les moeurs de M. Sklavounos. »

Elle rappelle que l'Assemblée nationale s'est dotée d'une politique sur le harcèlement et qu'elle a adopté une motion pour dénoncer la culture du viol l'an dernier.

Dans cet esprit, elle voit mal comment M. Sklavounos peut retrouver sa place au Salon bleu. Elle cite en exemple l'ancien animateur Jian Ghomeshi, qui a perdu son micro à CBC même si un tribunal l'a acquitté des accusations d'agression sexuelle qui pesaient contre lui.

« M. Ghomeshi a été jugé - pas seulement par le DPCP - jugé non-coupable, a rappelé Mme Massé. Et pourtant, CBC ne l'a pas réintégré. Pourquoi ? Essentiellement parce que malgré le fait qu'il a été reconnu non-coupable, c'était de notoriété publique que ses comportements n'avaient pas de sens. » 

La députée persiste et signe : elle dit croire la jeune Alice Paquet, qui a maintenu avoir été violée par M. Sklavounos après la décision du DPCP de ne pas porter d'accusations contre lui.

Le premier ministre Philippe Couillard a déclaré la semaine que M. Sklavounos devra faire amende honorable et s'engager très clairement à respecter les femmes dans son milieu de travail, s'il espère réintégrer le caucus libéral.

Le député de Laurier-Dorion s'est retiré du caucus libéral en octobre après que Mme Paquet eut affirmé avoir été violée par un député libéral lors d'une vigie à l'Université Laval. Il n'a pas mis les pieds à l'Assemblée nationale depuis.

Dans un message publié la semaine dernière sur Facebook, M. Sklavounos a affirmé vouloir « reprendre pleinement, et le plus rapidement possible » ses activités de député, sans préciser s'il souhaite réintégrer le caucus libéral.