Les actions du gouvernement du Québec en matière de développement social autochtone auront besoin d'un financement accru et d'une meilleure cohérence entre les divers ministères, a affirmé jeudi le ministre responsable des Affaires autochtones, Geoffrey Kelley.

Une consultation préalable à l'élaboration d'un plan d'action gouvernemental en matière de développement social autochtone s'est tenue sur deux jours, mercredi et jeudi à Québec.

Une soixantaine de représentants des communautés et organismes autochtones y ont participé, selon la liste fournie jeudi par le cabinet du ministre. Plusieurs recommandations auraient été partagées par les divers intervenants.

M. Kelley dit se réjouir du climat constructif des échanges.

En entrevue téléphonique avec La Presse canadienne, le ministre a parlé d'une «énorme préoccupation» identitaire pour adapter les services à la réalité autochtone.

Il a dit croire que tout commençait par la formation et l'éducation des personnes appelées à offrir ces services dans les communautés autochtones.

«L'infirmière, le médecin, le policier, la travailleuse sociale a besoin d'une formation additionnelle, parce que cette personne arrive (...) sans peut-être avoir les connaissances nécessaires pour bien faire le travail. Notre espoir est toujours d'avoir des Inuits (ou des membres des Premières Nations) qui puissent assumer ces fonctions. On n'est pas toujours au rendez-vous au niveau des médecins et des infirmières», a indiqué le ministre.

Le plan d'action gouvernemental en matière de développement social autochtone - présenté comme une première au Québec - a pour objectif de regrouper les diverses interventions gouvernementales existantes en une seule démarche, en plus de proposer de nouvelles interventions qui viseront l'amélioration des conditions de vie des citoyens autochtones.

«Toutes ces initiatives, tous ces programmes, auront besoin d'un financement accru, et ça c'est un message qui était aussi entendu par le gouvernement», a dit M. Kelley.

«Le conseil des ministres et le premier ministre m'ont demandé de développer un plan social, et après je dois revenir auprès de mon collègue ministre des Finances pour répondre sur le réinvestissement. Le gouvernement veut bonifier les programmes, mais à quelle hauteur?», a-t-il poursuivi.

Le ministre a mentionné que des participants autochtones avaient répété vouloir une autonomie accrue concernant la gestion des programmes. «Qui sait mieux comment gérer certains programmes gouvernementaux que les Autochtones eux-mêmes? Je crois qu'il y a des pistes de réflexion que nous devrons voir», a-t-il simplement souligné.

M. Kelley a rappelé les échéances de renouvellement en mars prochain du Fonds d'initiatives autochtones - «ayant permis d'investir dans des petites entreprises qui ont aidé au développement économique» - et des ententes sur la police autochtone.

Dans ce dernier cas, et de façon plus générale, le ministre a aussi dit croire qu'il y avait beaucoup d'«arrimages» à faire avec le gouvernement fédéral sur le partage des compétences.