Le gouvernement Couillard a prévenu mercredi qu'il n'hésitera pas à résilier son entente avec Uber s'il s'avère que la multinationale a contrevenu aux lois fiscales québécoises.

Dans une poursuite qu'il intente contre Uber pour congédiement abusif, un ancien expert en sécurité révèle avoir travaillé dans une équipe dont la mission était de couper à distance l'accès aux ordinateurs quand les agences gouvernementales perquisitionnaient dans les bureaux de la multinationale. Il dit être intervenu après une saisie de Revenu Québec à Montréal en mai 2015.

Ces allégations ne sont pas passées inaperçues à Québec. Le ministre des Transports, Laurent Lessard, a rappelé que le contrat qui permet à Uber d'opérer dans le cadre d'un projet pilote comprend une clause de «résiliation unilatérale».

Il prévient que Québec n'hésitera pas à l'invoquer s'il s'avère que l'entreprise a trompé le fisc.

«Jusqu'à maintenant, ils marchent serré, ils respectent les lois et tant qu'ils respectent les lois, ça va fonctionner, a dit M. Lessard. S'ils ont enfreint d'autres aspects de la loi, pour d'autres éléments et qu'on me relève que c'est vrai, ils connaissent déjà les conséquences.»

Son collègue aux Finances, Carlos Leitao, est responsable de Revenu Québec. Il dit avoir pris connaissance des allégations de l'ancien employé d'Uber, mais qu'il est trop tôt pour juger de leur véracité.

«Si tel est le cas, ce n'est certainement pas souhaitable ni correct», a-t-il cependant indiqué.

Uber n'a pas nié l'existence du stratagème dévoilé par son ancien employé, mais soutient que ses allégations ne reflètent plus les pratiques actuelles de l'entreprise.

Le porte-parole québécois d'Uber, Jean-Christophe de la Rue, a pour sa part précisé qu'aucune information n'a été détruite dans la foulée de la perquisition de Revenu Québec. L'entreprise dit collaborer avec le fisc québécois dans le cadre de ses travaux.