Bien qu'il rejette l'étiquette de « fédéraliste », François Legault a affirmé dimanche qu'il est « fier d'être Canadien », sa plus importante profession de foi en faveur du Canada depuis le lancement de la Coalition avenir Québec.

Le chef de la CAQ a indiqué en 2012 qu'il voterait « Non » dans un éventuel référendum sur l'indépendance. Mais il a été plus loin, dimanche.

« Je suis fier d'être Canadien, a dit M. Legault au terme du congrès de son parti. Je suis fier de ce qu'on a construit et le Canada, ça a commencé ici au Québec. »

Samedi, les militants de la CAQ réunis à Drummondville ont adopté une résolution qui modifie la constitution du parti pour préciser que la CAQ souhaite développer le Québec « à l'intérieur du Canada ».

Vingt-quatre heures plus tard, M. Legault a donné un premier aperçu des retombées de ce repositionnement. En 2017, il présentera un « grand projet économique » autour d'Hydro-Québec.

S'il devient premier ministre, le chef caquiste forgera des « partenariats gagnant-gagnant » avec l'Ontario, Terre-Neuve, le Nouveau-Brunswick et avec les nations autochtones. L'objectif sera de faire « exploser » les exportations d'électricité vers les autres provinces et vers les États-Unis.

« C'est grand. Je veux que le Québec devienne le centre, l'opérateur, le producteur d'énergie le plus important dans le Nord-Est de l'Amérique du Nord. C'est un projet très important avec des milliers d'emplois très bien payés. »

Pour ce faire, M. Legault n'exclut pas de rouvrir l'entente controversée avec Terre-Neuve pour le développement de Churchill Falls. Mais le chef caquiste prévient que cette option n'est sur la table que s'il y a des gains pour le Québec, évoquant les difficultés du projet Muskrat Falls.

« Ce que je dis, c'est que ça fait partie de la négociation en autant qu'on reçoive au total beaucoup plus que ce qu'on a actuellement », a dit M. Legault.

M. Legault continue de rejeter l'étiquette « fédéraliste », qu'il associe au « statu quo ». Le chef caquiste a rappelé que son parti souhaite rapatrier des pouvoirs du gouvernement fédéral, notamment en matière d'immigration et de langue.

Main tendue aux anglophones

Dans son discours, François Legault a pris soin de rappeler sa prise de position constitutionnelle à l'électorat anglophone qui selon lui, est tenue pour acquise par le Parti libéral.

« À partir de maintenant, vous avez un véritable choix, a-t-il dit en anglais. Si vous souhaitez que le Québec fleurisse au sein du Canada, si vous en avez assez d'être coincés avec un Parti libéral usé, si vous êtes fatigués d'être tenus pour acquis, vous avez maintenant une autre option. »