Le Parti démocrate a historiquement été davantage «en synergie» avec les Québécois, a déclaré mardi le premier ministre Philippe Couillard, qui n'a pas caché sa préférence pour la candidature de Hillary Clinton à l'élection présidentielle.

«On aura bien sûr à travailler avec la personne que les Américains éliront pour être leur président ou leur présidente, a déclaré M. Couillard. Il n'en reste pas moins que, historiquement, les Québécois ont toujours été plus en synergie avec le Parti démocrate américain, compte tenu des valeurs que ce parti véhicule.»

Questionné directement à savoir s'il préfère l'élection de la candidate démocrate, le premier ministre a répondu par l'affirmative.

«Si on a le choix entre les deux, si c'est nous qui décidions, oui, a-t-il dit. Mais de toute façon, on va avoir à composer avec le résultat tel qu'il est.»

M. Couillard fait valoir que plusieurs dossiers préoccupent les Québécois dans le cadre de l'élection présidentielle. Il a notamment déploré le protectionnisme affiché par les deux candidats. Il craint en outre que cette tendance nuise à la conclusion d'un nouvel accord sur le bois d'oeuvre.

Pendant la campagne, le candidat républicain Donald Trump a promis de bâtir un mur à la frontière du Mexique, d'interdire les Musulmans de séjour aux États-Unis et de mettre fin à l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA). Des propositions dans lesquelles les Québécois ne se reconnaissent pas, a dit M. Couillard. Il a toutefois pris soin de distinguer les positions du candidat à la présidence de celles de son parti.

«Il faut faire une distinction entre le Parti républicain historique et ce candidat qui, je crois, est un peu hors-normes sur plusieurs plans», a dit le premier ministre.

Lisée aussi

Le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, s'est lui aussi prononcé « absolument » en faveur de la candidature de Mme Clinton.

«On peut lui reprocher toutes sortes de choses, mais c'est quelqu'un qui connaît les intérêts américains, qui est compétente, qui a géré des choses importante et qui est prévisible, alors que Trump est imprévisible, a souligné M. Lisée. Et cette imprévisibilité, lorsqu'on a le doigt sur la gâchette nucléaire, lorsqu'on est le représentant du principal pays au monde, c'est quelque chose qu'on ne veut pas.»

Selon lui, l'élection du candidat républicain ouvrirait une «ère dangereuse».

Legault inquiet

Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, s'est dit inquiet de la «montée du protectionnisme» chez les deux partis. Il fait valoir que ce phénomène n'a rien pour aider la balance commerciale du Québec, qui est déjà négative.

«Évidemment, je pense que c'est encore plus inquiétant si c'était M. Trump, qui a l'air radical, qui veut même abolir l'ALENA, a dit M. Legault. Mais j'ai des inquiétudes aussi avec Mme Clinton.»

La députée de Québec solidaire, Manon Massé, n'a pas caché son inquiétude devant la perspective d'une élection de M. Trump. Bien qu'elle n'adhère pas à toutes les propositions de Mme Clinton, elle s'est montrée favorable à sa candidature.

«Je pense qu'il y a un rendez-vous historique, à mon sens, comme féministe, de dire: "Est-ce qu'une des grandes puissances mondiales, une nouvelle grande puissance mondiale pourrait aussi avoir une femme à sa tête?" Je trouve que ça peut être un moment intéressant.»