Le Front national du Québec a annoncé qu'il changera son nom, vendredi, après avoir reçu une mise en demeure de la leader de l'extrême droite française, Marine Le Pen.

Le fondateur du parti, Daniel Boucher, a indiqué avoir entrepris des démarches auprès du Directeur général des élections pour rebaptiser sa formation politique. Elle s'appellera bientôt l'Alliance nationale réformiste du Québec.

En entrevue, M. Boucher dit avoir pris cette décision pour éviter une bataille judiciaire.

« Je démarre un nouveau parti politique, a-t-il dit. Je n'ai pas vraiment d'énergie pour me battre avec le Front national. À ce moment-là, c'est plus facile d'acheter la paix. »

La Presse a révélé la semaine dernière que M. Boucher a réservé le nom du Front national du Québec dans l'espoir de présenter des candidats dès l'élection de 2018. Il propose de déclarer l'indépendance du Québec dès son élection, de détruire les mosquées et d'interdire l'Islam.

L'initiative a vite attiré l'attention du véritable Front national, qui s'est immédiatement dissocié du projet de M. Boucher.

Dans sa mise en demeure, l'avocat de Mme Le Pen, Ghislain Dubois, donne 48 heures à M. Boucher pour changer le nom de son parti et cesser d'utiliser la flamme du FN comme sigle.

« Ma cliente dénonce de la façon la plus véhémente cette usurpation de son nom, de son image, de celle de son parti, ainsi que le contenu de vos déclarations et de votre programme qu'elle condamne tant dans le fond que dans la forme, singulièrement en ce qui concerne l'Islam », a écrit Me Dubois.

Joint en Belgique, l'avocat confirme que Mme Le Pen a été informée de la création d'un parti portant le même nom que le sien au Québec, et qu'elle a pris la chose au sérieux. La naissance du FNQ aurait été dommageable pour la politicienne, argue Me Dubois, car elle aurait pu créer de la confusion chez les Français établis au Québec qui voteront aux élections présidentielles de 2017.

« Elle (Mme Le Pen) n'a pas du tout envie que ceux-ci croient que, d'une manière ou d'une autre, le Front national du Québec soit une succursale du Front national français, a dit Me Dubois. Il y a, pour ne pas faire peur à l'électorat français du Québec, une nécessité de se démarquer de ce genre de personnage et de tentatives de récupération. »