Après plusieurs mois de consultations, le Nouveau Parti démocratique du Québec «enclenche» le processus qui l'amènera à présenter des candidats aux prochaines élections provinciales, a confirmé à La Presse son chef par intérim. Une annonce qui survient deux semaines après le lancement d'un autre mouvement de gauche, le collectif «Faut qu'on se parle».

Disparu du paysage politique québécois dans les années 90, le NPD-Québec est officiellement enregistré auprès du Directeur général des élections depuis 2011. Il est cependant resté inactif jusqu'ici.

Cette période de dormance est terminée, assure le chef par intérim, Pierre Ducasse. Après avoir mené une série de consultations dans la dernière année, il se dit maintenant convaincu que le NPD-Québec peut combler le «grand vide politique» de la province.

«Je crois que le timing est bon, a résumé M. Ducasse en entrevue. Il y a beaucoup de gens qui souhaitent une alternative. Il y a beaucoup de gens qui souhaitent qu'on change la dynamique politique au Québec.»

Dans une lettre ouverte qu'il publie aujourd'hui, M. Ducasse esquisse les contours de la plateforme du futur parti. Il propose de lutter contre «l'austérité», l'«arrogance» et la «corruption» du Parti libéral, et de mettre fin aux «divisions» entretenues par le Parti québécois et le mouvement indépendantiste.

Fédéralisme asymétrique



Il propose une «nouvelle stratégie» sur la question nationale, par laquelle le gouvernement s'activerait à «bâtir un fédéralisme asymétrique qui va reconnaître le Québec comme nation». Il suggère aussi que les partis politiques s'entendent entre eux pour déterminer des pouvoirs additionnels qui seront revendiqués au sein de la fédération.

«Présentement, des deux partis les plus importants, les libéraux et le PQ, un nous offre le statu quo total et l'autre nous offre la souveraineté, dit M. Ducasse. Je pense qu'idéalement, au lieu de diviser et de polariser, tentons de trouver collectivement des consensus et de foncer là-dessus.»

Le militant émet dans sa lettre une série d'idées générales sur la santé, l'éducation, l'économie et la lutte contre la corruption,

«Avec cet appel, on enclenche pour se présenter en 2018», a indiqué Pierre Ducasse.

Un congrès dans un an

Il souhaite organiser un congrès de fondation d'ici l'automne 2017 pour adopter une plateforme politique détaillée et désigner un chef. Il ignore s'il sera lui-même candidat.

L'appel à la mobilisation du NPD-Québec survient deux semaines après le lancement d'un autre mouvement politique de gauche, «Faut qu'on se parle», dont Jean-Martin Aussant et Gabriel Nadeau-Dubois sont les principales têtes d'affiche.

M. Ducasse assure qu'il voue un «énorme respect» aux initiateurs de ce mouvement, mais que leur démarche n'aura aucun impact sur le lancement du NPD-Québec.

«Je partage la critique que certains ont faite que, dans les questions qu'ils soumettent au débat, il y a déjà une prise de position claire sur la souveraineté», a dit M. Ducasse.