Le Québec est le seul État à l'exception de l'Islande à financer l'Arctic Circle, une organisation née à Reykjavik et consacrée à l'étude des enjeux nordiques. Sa contribution représente 4% du budget annuel. Il faudra s'habituer à ce type d'initiative: le premier ministre Philippe Couillard veut donner aux enjeux nordiques une place de choix dans la prochaine politique internationale du Québec.

Les 50 000 $ versés chaque année par le gouvernement du Québec à l'Article Circle proviennent du fonds du Plan nord. C'est d'ailleurs la principale dépense, et de loin, dans la promotion internationale de ce plan gouvernemental lancé par l'ancien premier ministre Jean Charest. Le fonds consacre 70 000 $ annuellement pour faire connaître le Plan nord à l'étranger.

L'Arctic Circle a été créée en 2013 par le président islandais de l'époque, Olafur Ragnar Grimsson, qui en est aujourd'hui le dirigeant.

M. Grimsson a expliqué aux trois journalistes québécois présents que le budget annuel de l'Arctic Circle s'élève « approximativement » à un million de dollars américains (donc 1,3 million en dollars canadiens, selon le taux du jour).

« La contribution du Québec n'est pas très élevée, mais pour nous, elle est importante en tant que signal d'appui politique », a-t-il affirmé. Il a d'ailleurs tenu à saluer l'appui du Québec envers l'Arctic Circle dès le début de sa rencontre avec le premier ministre Philippe Couillard samedi, en marge de l'assemblée annuelle de l'Arctic Circle. M. Couillard en est à sa troisième présence à cet événement.

« L'Arctic Circle est principalement financé par des organisations non gouvernementales pour mettre l'accent sur la nature démocratique et ouverte de cette initiative », a soutenu M. Grimsson. Parmi les commanditaires de l'organisation, on compte des fondations, des groupes environnementaux, des instituts de recherche et des entreprises privées. Hormis l'Islande, le Québec est le seul État présent dans la liste des commanditaires. Le logo québécois se retrouve sur les affiches qui tapissent le centre des congrès de Reykjavik, aux côtés de ceux des autres commanditaires.

« Nous n'avons pas demandé de contribution à des gouvernements nationaux, mais si des gouvernements régionaux veulent contribuer, nous avons dit oui », a dit M. Grimsson.

Présent à l'assemblée annuelle, le patron de la Société du Plan nord, Robert Sauvé, a expliqué que la contribution financière du Québec « donne plein de privilèges, des participations gratuites (à l'assemblée annuelle), de la visibilité, le local qu'on a ici. C'est un package ». Le Québec a également un siège sur le comité aviseur de l'Arctic Circle. « On est le premier État et encore le seul État » présent, a confirmé M. Gagné. La présence du Québec a permis d'initier différents partenariats selon lui.

Québec sera l'hôte d'un forum de l'Arctic Circle en décembre, mais on ignore à quel coût. Le budget sera connu une fois que l'événement sera terminé, a indiqué le cabinet du premier ministre. Environ 300 participants sont attendus.

Philippe Couillard voit le Québec comme un « précurseur » avec son implication dans l'Arctic Circle. Il a fait valoir que la première ministre de l'Écosse, Nicola Sturgeon, était présente à l'assemblée cette année, tout comme le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon. « Ça devient de plus en plus un événement, au-delà de la science, de politique internationale », a-t-il soutenu.

Québec élabore en ce moment sa nouvelle politique internationale, attendue en 2017. M. Couillard veut miser davantage sur les enjeux nordiques. « Chaque fois qu'on peut entrer dans un processus multilatéral, international, sur des enjeux importants pour nous, on va le faire. Le Nord pour nous, c'est un enjeu très prometteur sur lequel on va mettre beaucoup d'énergie dans les prochaines années », a affirmé le premier ministre.

Il a assisté à la cérémonie de signature d'une entente de collaboration entre l'INRS, l'Université Laval, Hydro-Québec et Ouranos, et des institutions islandaises des mêmes secteurs d'activité. Cette entente donnera naissance à « des projets concrets qui vont améliorer les conditions de vie des gens », a affirmé Philippe Couillard.

Elle permettra selon lui d'«accélérer» des projets en gestation destinés à remplacer le diesel par des énergies renouvelables dans les villages nordiques du Québec. Cette conversion aura pour effet de donner naissance à des serres pour cultiver de légumes «afin de leur donner plus d'autosuffisance», a ajouté le premier ministre.