L'immigration et la laïcité ont de nouveau divisé les aspirants à la direction du Parti québécois, lundi soir, dans un débat qui a été beaucoup moins acrimonieux que les précédents.

Le dernier débat avant l'élection du successeur de Pierre Karl Péladeau a donné lieu à des échanges polis sur la culture et l'éducation. Mais c'est le face-à-face entre Alexandre Cloutier et Jean-François Lisée sur la laïcité a permis de mesurer l'ampleur du fossé qui sépare la pensée des deux présumés favoris de la course. 

M. Cloutier a appelé le PQ à tourner le dos aux politiques identitaires afin de «tendre la main aux néo-Québécois». 

«Le visage du Québec, il a changé et le Parti québécois doit également changer», a-t-il lancé

M. Lisée a répliqué avoir obtenu l'appui de plusieurs membres des communautés culturelles. Selon lui, c'est plutôt M. Cloutier qui comprend mal 

«Je pense que de dire que ça va effrayer les communautés si on dit qu'on veut marcher vers une société plus laïque, ce n'est pas les connaître, a-t-il dit. Il y a des dizaines de milliers de gens qui sont venus chez nous parce qu'on est une société démocratique, ouverte, qui est beaucoup plus laïque que les contrées qu'ils ont quittées pour venir chez nous.» 

Le député de Rosemont a par ailleurs proposé d'exiger que les travailleurs qualifiés qui immigrent au Québec apprennent le français avant de faire le voyage. 

«Je veux que ça devienne une condition essentielle : apprenez notre langue avant de venir, a résumé M. Lisée. Il y a un examen de standard qui dit si vous avez des connaissances intermédiaires ou avancées du français.»

Paul St-Pierre-Plamondon a pour sa part pris position pour l'interdiction du voile intégral comme la burka ou le niqab. 

Martine Ouellet a pour sa part tenté de déstabiliser M. Lisée en rappelant qu'il s'est déjà montré ouvert à ce que des services soient offerts en anglais dans certaines stations de métro de Montréal. Il était alors ministre responsable de la métropole sous le gouvernement de Pauline Marois.