Les députés libéraux ont refusé jeudi de donner leur consentement pour entendre l'ancien ministre Jacques Daoust et le chef de cabinet du premier ministre Philippe Couillard en commission parlementaire. L'opposition les accuse de vouloir protéger Philippe Couillard et cacher la vérité sur les circonstances entourant la vente des actions de Rona par Investissement Québec.

Après une séance de travail d'une heure, le président de la commission de l'économie et du travail, le péquiste Claude Cousineau, a annoncé qu'il n'y a pas de consensus entre les membres pour faire témoigner M. Daoust et Jean-Louis Dufresne comme le demande l'opposition. « Ça a parlé fort, mais c'est sain », a-t-il affirmé.

Les députés libéraux présents, dont Robert Poëti, ont refusé d'expliquer leur décision aux journalistes.

« C'est clair qu'ils ont eu un ordre d'en haut » et « protègent le cabinet du premier ministre », a accusé le député péquiste Alain Therrien. « C'était une fermeture complète et totale de leur part. »

Pour le caquiste François Bonnardel, les députés libéraux sont « bâillonnés par le cabinet du premier ministre ». Il a rappelé que des députés libéraux avaient déclaré publiquement qu'ils voulaient entendre Jacques Daoust en commission parlementaire.

« M. Poëti a pris l'initiative au nom de tous les députés présents pour dire que c'est un non. Il a dit : « c'est terminé, pour nous le dossier est clos, on est majoritaire, et il est hors de question qu'on vote sur votre convocation ». Ils cautionnent le mensonge. Ils ne sont pas à la recherche de la vérité », a soutenu M. Bonnardel.

Amir Khadir, de Québec solidaire, a déploré lui aussi que « les députés bloquent toute poursuite du processus de travail ». Ils cherchent à faire de Jacques Daoust un « bouc émissaire ».

« Ça m'a apparu plus clair que jamais que la députation libérale veut rejeter la faute sur M. Daoust. On a même entendu un député libéral traiter M. Daoust de menteur », a dit Amir Khadir. Il faut selon lui déterminer la responsabilité de Philippe Couillard dans ce dossier. « C'est vraiment un processus d'étouffement de l'affaire que d'essayer de rejeter la faute sur M. Daoust, de le traiter de menteur et de penser que le dossier est clos. Mais ça va revenir, car la population, à juste titre, est préoccupée par cette affaire. »

L'opposition entend en effet revenir à la charge lors de la rentrée de l'Assemblée nationale mardi. « On ne lâchera pas le morceau, a lancé Alain Therrien. Il faut absolument clarifier ce problème. Il y a anguille sous roche, et on va trouver ce que ça cache. »

Le président de la commission a confirmé qu'une autre séance de travail aura lieu. Mais il semble qu'on est dans un cul-de-sac. « Un moment donné, si on s'aperçoit qu'on tourne en rond, on essaiera de voir comment on peut mettre un terme à tout ça », a-t-il dit.

>> Voici un résumé des travaux de la commission parlementaire réalisés à la fin août.