Les évaluations des cabinets de ministres par les députés du gouvernement Couillard ne seront pas rendues publiques.

Les libéraux, qui ont maintes fois soutenu qu'ils formaient le «gouvernement de la transparence», n'entendent pas aller aussi loin en cette matière.

Le quotidien La Presse révélait mercredi que les députés avaient réalisé un pointage des équipes des différents ministres, une opération cautionnée par le cabinet du premier ministre, afin d'atténuer les dissensions dans les rangs.

Le whip en chef du gouvernement, Stéphane Billette, qui est à l'origine du processus, a dit que l'évaluation était un service aux citoyens. «Que ce soit dans une entreprise ou en politique, l'important ce sont les citoyens, ce sont nos clients, a lancé le député de Huntingdon à la sortie du conseil des ministres, mercredi après-midi. L'important, c'est d'avoir un lien fort entre nos cabinets et nos bureaux de comté.»

Il a dit que de telles évaluations avaient déjà été effectuées, avant de tourner les talons sans répondre aux questions des journalistes quant à savoir si les citoyens avaient le droit de connaître ces évaluations.

Des ministres ont confirmé qu'ils avaient été évalués, ainsi que leur personnel. Le titulaire du portefeuille de la Santé, Gaétan Barrette, a déclaré que c'était un exercice nécessaire et sain, puisque l'évaluation de la qualité du service ou de l'acte constitue «un principe de gestion élémentaire».

«Moi quand c'est sorti, ce sujet, j'ai dit: »parfait, cela va me permettre de m'améliorer si j'ai des choses à améliorer«», a-t-il affirmé avant d'entrer à la séance du conseil des ministres, mercredi matin, à Québec.

Il a soutenu qu'une telle évaluation servait l'intérêt public. «Je pense que vous devriez tous être heureux qu'on le fasse, parce qu'à travers ça, c'est le service à la population qui est évalué.»

Cependant, la divulgation des résultats ne servirait pas le public, selon son raisonnement. Quand des journalistes ont soulevé l'engagement du gouvernement à la transparence, il a insisté sur le fait que c'était un exercice interne et il a eu recours à une analogie étonnante.

«Ben oui, la transparence à l'intérieur de l'organisation, mais vous ne savez ni la couleur ni le tissu utilisé pour mes bobettes», a-t-il lancé en mettant fin au point de presse.

Quant à savoir ce qu'il avait à améliorer dans son cabinet, il a répondu: «Je suis un bon élève dans la classe.»

La ministre du Tourisme, Julie Boulet, a aussi confirmé qu'elle avait été évaluée. «J'imagine qu'ils ont fait ça pour tout le monde, je ne fais pas exception à la règle», a-t-elle affirmé. Elle a dit ignorer la note qu'elle a obtenue: «Non je n'ai pas eu le résultat», a-t-elle lancé en riant.