Quatre députés non alignés ont annoncé qu'ils appuient Jean-François Lisée dans la course à la direction du Parti québécois, mercredi après-midi.

Après plusieurs jours de réflexion, trois partisans de Véronique Hivon - Mathieu Traversy, Carole Poirier et André Villeneuve - ont annoncé qu'ils passent dans le camp du député de Rosemont. Un autre élu, Alain Therrien, renonce à sa neutralité pour appuyer la campagne de M. Lisée.

Ces informations ont d'abord été révélées par l'ancien député devenu animateur de radio, Bernard Drainville.

Alexandre Cloutier, le présumé favori dans la course, a jusqu'ici recueilli l'appui de 12 élus de son caucus. 

Véronique Hivon était jusqu'ici la seule autre candidate à avoir obtenu des appuis au sein du caucus. Les cinq députés qui ont rallié sa campagne se sont retrouvés orphelins lorsqu'elle s'est retirée de la course pour des raisons de santé, il y a deux semaines.

Pour Jean-François Lisée, le recrutement de quatre élus, dont trois du camp Hivon, est une victoire importante. Les sondages et les données sur le financement le donnaient deuxième dans la course. Mais il n'avait recueilli aucun appui au sein du caucus qu'il aspire à diriger.

Le député Sylvain Pagé, qui appuyait Véronique Hivon, a confirmé à La Presse qu'il reste neutre pour le moment. Mais selon lui, on a observé un tournant dans la course au cours des derniers jours.

«Je me rends compte qu'il y a un mouvement, depuis le retrait de Véronique (Hivon) particulièrement, a-t-il dit. Il y a un mouvement vers Jean-François Lisée qu'on n'avait pas vu venir. Ce serait se mettre des oeillères que de dire que ce mouvement n'existe pas.»

M. Pagé se donne quelques jours encore pour finaliser sa décision. Il compte annoncer ses couleurs après le débat de dimanche à Sherbrooke. Il n'exclut pas de rester neutre.

«C'est encore plus compliqué parce que la majorité des gens autour de moi sont à peu près à la même place, c'est-à-dire très déchirés», a admis M. Pagé.

Le collègue de M. Pagé, Claude Cousineau, a lui aussi confirmé qu'il reste neutre et qu'il le demeurera «probablement» jusqu'à la fin de la course. Il dit toujours être «ébranlé» par le retrait de Mme Hivon.  

Bien qu'il ne choisisse pas un camp, le député dit lui aussi avoir observé un tournant dans la course à la direction. Dans sa région, les Laurentides, il dit avoir constaté une «effervescence» autour des campagnes de M. Lisée et de Martine Ouellet.  

«Là, on peut dire qu'il y a une course», a-t-il affirmé.

L'annonce d'aujourd'hui est toutefois un coup dur pour Martine Ouellet. La députée de Vachon avait joué le tout pour le tout pour gagner la faveur des députés non-alignés. Elle a fait sienne la quasi-totalité de la plateforme de Véronique Hivon, à l'exception de sa démarche référendaire.

Lors du caucus péquiste à Gatineau, la semaine dernière, les cinq députés qui appuyaient Véronique Hivon ont fait savoir qu'ils préféraient se rallier en bloc à une candidature. Ils ont rencontré les quatre aspirants-chefs, lundi. Ils se sont consultés une dernière fois mercredi matin.