Vingt-quatre heures après avoir affirmé que ses adversaires réclamaient un débat au Saguenay-Lac-Saint-Jean parce qu'ils « sentent qu'ils perdent » la course à la direction du Parti québécois, Alexandre Cloutier a accepté d'y participer, jeudi.

« Je comprends que certains souhaitent modifier les règles durant la course, alors on va s'ajuster, on va s'adapter, on va participer à tous les débats à travers le Québec, soyez-en assurés », a dit M. Cloutier.

Mercredi le présumé favori a soutenu qu'il ne participerait qu'à quatre débats pendant la course : les deux échanges officiels organisés par le parti, celui des jeunes péquistes, et celui du quotidien Le Devoir. Son entourage avait expliqué sa position par un agenda chargé.

M. Cloutier avait refusé de participer à un débat organisé par l'association péquiste régionale du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Cet événement a finalement été annulé, car seuls Jean-François Lisée et Paul Saint-Pierre-Plamondon avaient répondu à l'invitation des organisateurs.

Pressé par ses adversaires de revenir sur sa décision, M. Cloutier a affirmé mercredi qu'ils « sentent qu'ils perdent ». 

Or, l'antenne régionale de l'organisme OUI Québec a pris le relais de l'association locale et lancé une nouvelle invitation aux candidats pour un débat le 18 septembre. Et cette fois, M. Cloutier y a répondu favorablement. Il a annoncé qu'il prendra part à tous les débats qui seront organisés dans les régions.

« C'est vrai que l'agenda est chargé et c'est vrai qu'on a des obligations qu'on a engagées envers plusieurs associations de circonscription à travers le Québec, a-t-il convenu. Mais vous savez quoi ? On va tout tasser ça, on va aller à chacun des débats, en Montérégie, dans Lanaudière, partout à travers le Québec. »

« Ils veulent débattre, on va débattre », a-t-il ajouté.

Une décision saluée

La décision de M. Cloutier a été saluée par ses adversaires.

« Je suis content que la course prenne une nouvelle phase, a affirmé le député de Rosemont, Jean-François Lisée. Il y a des gens qui craignaient que la course soit ennuyeuse, c'est derrière nous. Il y a des gens qui craignaient qu'il y ait un couronnement, je pense que c'est derrière nous. »

La députée de Vachon, Martine Ouellet, a abondé dans le même sens.

« J'ai l'impression que les différentes déclarations d'hier ont fait réagir les gens au Saguenay », a-t-elle observé.

Le seul candidat qui n'est pas député, Paul Saint-Pierre-Plamondon, s'est réjoui de la tenue d'un nouveau débat. Il y voit une occasion de faire connaître ses idées auprès des militants.

« Ça va être intéressant parce que la course, c'est quatre candidats qui ont des idées différentes et ce sont de bons débatteurs, a-t-il dit. Donc il n'y a vraiment aucune raison de limiter le débat et l'échange d'idées. »