Le chef intérimaire du Parti québécois, Sylvain Gaudreault, ne craint nullement des retombées négatives internes à la suite du désaccord entre les candidats à la direction du parti Jean-François Lisée et Alexandre Cloutier.

La controverse a éclaté après qu'Alexandre Cloutier eut envoyé ses voeux à la communauté musulmane à la fin du ramadan, le 7 juillet dernier, un message qui lui avait valu des reproches cinglants de Jean-François Lisée, qui l'avait associé à l'approche multiculturaliste du premier ministre Justin Trudeau.

Se gardant bien d'exprimer quelque préférence que ce soit, M. Gaudreault s'est montré plutôt serein face à ce débat.

«Je pense qu'il est normal à l'intérieur d'une course au leadership d'avoir des opinions qui s'affrontent, sinon on n'aurait pas de course», a-t-il fait valoir lors d'une conférence de presse, vendredi.

Sylvain Gaudreault a ajouté n'avoir ressenti aucune hostilité au sein du parti à la suite de ces échanges.

Il refuse également d'y voir l'illustration de quelque malaise que ce soit entre sa formation et les différentes communautés ethnoculturelles du Québec, estimant que cela démontre tout simplement que le Parti québécois est au diapason des préoccupations de la population sur les questions identitaires, bien qu'il n'ait utilisé ce terme en aucun moment.

«Nous on a le courage de poser ces questions-là, qui interpellent les Québécois», a-t-il dit.

M. Gaudreault a plutôt soutenu que, si malaise il y a, celui-ci se trouve plutôt chez le Parti libéral du Québec «qui tarde ou qui refuse de solutionner ou de trouver des réponses à des questions que se posent légitimement les Québécois».

Rappelant que le rapport de la commission Bouchard-Taylor est demeuré lettre morte et qu'il a fallu une vigoureuse opposition de son parti pour faire reculer le gouvernement de Philippe Couillard sur le projet de loi 59 sur les discours haineux, il a reproché à ce dernier de ne pas être «à l'écoute des préoccupations de la population».

Il n'a pas manqué d'évoquer au passage le sort réservé à la députée Fatima Houda-Pepin «qui, elle, avec courage, osait poser ces questions-là à l'intérieur du caucus libéral et qu'est-ce qui est arrivé? Elle s'est fait éjecter par le Parti libéral. Alors, s'il y a un malaise, il est beaucoup plus de ce côté-là», a conclu le chef péquiste par intérim.

À l'opposé, selon M. Gaudreault, le Parti québécois agit «de façon responsable en posant des questions et en essayant de trouver les meilleures solutions pour les Québécois».