Le gouvernement Couillard aurait dû suivre le plan mis au point par l'ancien gouvernement péquiste pour assurer la réussite du projet pétrolier sur l'île d'Anticosti, estime le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault.

La Presse révélait mardi que certains des plus hauts fonctionnaires de l'État ont tenu une rencontre secrète avec les promoteurs du projet le 1er avril 2014, moins d'une semaine de l'élection. Il y ont convenu d'un plan détaillé pour assurer le succès de l'exploration pétrolière et « éviter les erreurs » commises dans le dossier du gaz de schiste.

 

Le gouvernement Marois a certes « bousculé » l'entente avec Pétrolia, Corridor Resources et Maurel & Prom avant les élections, a convenu M. Legault. Mais à ses yeux, cela ne décharge pas le gouvernement libéral de l'obligation de mette en oeuvre le plan péquiste, qui prévoyait une stratégie de communication et la création d'un « guichet unique » pour les promoteurs.

 

« Que ça ait été fait rapidement ou non, on n'est pas une république de bananes, a illustré M. Legault. Lorsque le gouvernement du Québec signe une entente, le nouveau gouvernement est lié par l'ancienne entente. On ne peut pas commencer à déchirer les ententes parce qu'il y a changement de gouvernement. »

 

Le chef par intérim du PQ, Sylvain Gaudreault, a abondé dans le même sens.

 

« Le gouvernement Couillard peut essayer de prétendre ce qu'il veut mais il y a une règle importante : c'est que quand un gouvernement signe une entente, signe des contrats, ce qu'on appelle le principe de la continuité de l'État s'applique, a dit M. Gaudreault. Peu importe qui est au gouvernement, c'est ainsi que ça marche. »

 

Selon lui, le gouvernement Marois a formé la coentreprise Hydrocarbures Anticosti pour corriger « l'erreur » du Parti libéral, qui avait permis à Hydro-Québec de céder les droits pétroliers sur Anticosti.

 

Mais pour le ministre des Ressources naturelles, Pierre Arcand, la rencontre secrète, qui s'est tenue en pleine campagne électorale, prouve que le gouvernement péquiste voulait se faire un promoteur actif du projet Anticosti.

 

C'est pourquoi il a mis au rancart le plan élaboré lors de cette réunion au profit d'un plan d'action pour guider l'action gouvernementale sur l'ensemble de la filière des hydrocarbures.

 

« Il ne s'agissait pas pour nous d'agir dans la précipitation, contrairement à ce que je peux voir, ce qui s'est fait au niveau du Parti québécois », a dit M. Arcand.