Le gouvernement Couillard offre de suspendre pour trois mois l'application du projet de loi 100 sur l'industrie du taxi, dans le but d'obtenir l'appui de la Coalition avenir Québec. Il pourrait ainsi faire adopter, sans bâillon parlementaire, son projet de loi avant l'ajournement de vendredi.

Un amendement serait apporté au projet de loi pour obtenir l'appui de la CAQ. Dans sa forme actuelle, le projet de loi 100 empêche dès son adoption toute possibilité de discussion sur un projet pilote.

Le délai de 90 jours offrirait une ultime occasion pour Québec et Uber de s'entendre sur un projet pilote. Uber avait fait la semaine dernière une proposition qui promettait l'équité fiscale, la sécurité des passagers et la qualité des services.

Mais depuis le début, le ministre des Transports Jacques Daoust souligne qu'aucune avenue ne sera acceptable si elle maintien deux types de chauffeurs, ceux de l'industrie traditionnelle détenant un permis de taxi, et les chauffeurs d'Uber.

Avec un délai jusqu'en septembre, Québec et la multinationale auraient plus de temps pour trouver une voie de passage. Les jeunes du PLQ en faveur d'Uber étaient invités au caucus des députés ce midi.

Pour Martine Ouellet, porte-parole du PQ en matière de transport, «on attend encore les détails du projet pilote, mais il faut arrêter le taxi illégal. Il faudra que dans ce projet on ne crée pas deux catégories de chauffeurs. On est ouvert aux nouvelles technologies. Il faudra aussi qu'Uber paie son arriéré de taxes sans qu'on soit forcé de passer par les tribunaux».

«C'est minable pour l'image que donne le gouvernement, être aussi perméable au lobby des multinationales», a souligné Amir Khadir de Québec solidaire - son parti appuyait sans réserve le projet de loi 100.