La rencontre à huis clos avec le commissaire de l'Unité permanente anticorruption (UPAC) concernant une mystérieuse clé USB, vendredi à Québec, a permis d'apprendre que l'UPAC menait une quinzaine d'enquêtes sur le ministère des Transports et que cette clé contenait en fait des milliers de documents dont la très grande majorité sera rendue publique.

On a également appris, en marge de la rencontre, que l'analyste indépendante qui a révélé des irrégularités au ministère des Transports (MTQ), Annie Trudel, serait elle aussi entendue en commission parlementaire, de même que la responsable de l'audit interne au ministère, Louise Boily.

L'opposition n'entend pas se faire dicter par l'UPAC le choix des documents à être rendus publics sur de possibles irrégularités au MTQ.

Les élus de tous les partis rencontraient à huis clos vendredi le commissaire de l'UPAC, Robert Lafrenière, qui détient une clé USB contenant des informations sensibles pouvant faire l'objet d'enquêtes.

Forts d'une décision de la présidence de l'Assemblée nationale sur les privilèges des parlementaires et la souveraineté du Parlement, les partis de l'opposition veulent tenter de rendre publics le plus grand nombre possible de documents.

Lors de sa comparution en commission parlementaire il y a deux semaines, la sous-ministre aux Transports, Dominique Savoie, avait affirmé que la clé USB contenait des informations plutôt banales. Elle a été écartée de ses fonctions depuis.

La clé USB a été remise à l'UPAC, qui prétend qu'elle contient des renseignements pouvant faire l'objet d'enquêtes criminelles.

Les parlementaires siégeant à la Commission de l'administration publique (CAP) auront à déterminer, vendredi, avec M. Lafrenière, quels sont les documents qui pourront être divulgués sans nuire aux enquêtes.

En point de presse avant la séance de la commission, le député caquiste Éric Caire a affirmé le droit des parlementaires, fondé sur une décision rendue par la présidence de l'Assemblée nationale. Mais du même souffle, il reconnaît ses limites et les prérogatives des autorités policières.

«Pas question que quiconque m'interdise quoi que ce soit, sinon après discussion, nous exercerons notre jugement, a-t-il déclaré. Et si on réussit à me convaincre que diffuser telle ou telle information va saboter des enquêtes criminelles, je ne suis pas un imbécile, ce n'est pas ça mon objectif.»

Dans un autre point de presse, la députée péquiste Martine Ouellet a indiqué qu'elle avait comme objectif de rendre publiques les informations d'intérêt public qui ne porteraient pas préjudice aux enquêtes.