Le gouvernement Couillard n'a pas définitivement fermé la porte à légaliser les activités d'Uber, mardi. Mais le ministre des Transports, Jacques Daoust, a prévenu que l'entreprise devra trouver des solutions « complètement novatrices » si elle veut rester au Québec.

M. Daoust a accueilli favorablement le changement de ton opéré lundi par Uber. Lundi, l'entreprise a admis qu'elle n'a pas « toujours su trouver les meilleurs moyens de travailler avec le gouvernement ». Elle a fait savoir qu'elle cherchera à trouver un compromis avec Québec lors des consultations particulières sur le projet de loi sur l'industrie du taxi.

« S'il y a un moyen de rendre la compagnie légale, on va le regarder, a réagi M. Daoust en point de presse. Mais je répète ce que j'ai dit samedi dernier, on ne retourne pas à la planche à dessin. »

Le ministre a rappelé qu'il a tenu des consultations avant le dépôt du projet de loi 100. Plusieurs avenues ont été envisagées pour permettre à Uber de s'implanter au Québec sans compromettre l'industrie du taxi, a-t-il dit. Et elles ont toutes été rejetées.

« Il y a beaucoup d'alternatives qui ont été évaluées avant qu'on arrive à cette mouture du projet de loi, qui est celle qui nous apparaît la plus appropriée, a dit M. Daoust. Si Uber nous arrive avec des propositions complètement novatrices, et qu'on n'a pas étudié, on va les regarder. »

Le cas d'Uber a provoqué de vives discussions au sein du Parti libéral. Lors de son conseil général, en fin de semaines, la Commission-Jeunesse a fait avaliser une résolution qui attaquait de front le projet de loi 100 du gouvernement Couillard.

Selon le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, le premier ministre Philippe Couillard aurait dû écouter davantage les jeunes libéraux. À ses yeux, Québec devrait trouver un moyen de légaliser les activités d'Uber, bien qu'il juge que l'entreprise devrait payer ses taxes et impôts au Québec.

« C'est une position anti-innovation, c'est une position du passé, a dénoncé M. Legault. C'est un gouvernement usé, un vieux parti qui a des vieilles idées, qui n'est pas capable de se moderniser. »

Le chef par intérim du Parti québécois, Sylvain Gaudreault, s'est dit ouvert à discuter du projet de loi 100 en commission parlementaire. Mais il réitère que Québec doit protéger l'industrie du taxi.

« On doit respecter évidemment l'industrie du taxi, puis on va continuer dans le travail qu'on a fait aussi très fort pour défendre l'industrie comme nous l'avons fait depuis quasiment deux ans », a dit M. Gaudreault.