Québec tiendra un « chantier sur l'économie du partage », a annoncé le premier ministre Philippe Couillard, dimanche. Mais il n'est pas question de réviser le projet de loi qui serre la vis à Uber, malgré une résolution en ce sens adoptée par les militants libéraux.

Le premier ministre a conclu le conseil général du Parti libéral en accueillant une demande du Conseil-Jeunesse. Son gouvernement tiendra un forum présidé par les ministres Lise Thériault (Petites et Moyennes Entreprises, Allègement réglementaire et Développement économique régional) et Dominique Anglade (Économie, Science et Innovation).

La démarche permettra d'élaborer un cadre règlementaire qui évitera au gouvernement de réécrire la loi chaque fois qu'une nouvelle entreprise comme Uber ou Airbnb fera son apparition.

« Il faudrait qu'on ait un cadre général assez souple pour permettre l'apparition de ces modèles, a expliqué M. Couillard. Mais, je le répète, par des citoyens corporatifs qui se conduisent correctement dans la société et qui assument pleinement leur rôle social. »

Mais le premier ministre ne considère pas Uber comme une entreprise de l'économie du partage. C'est pourquoi il n'y aura pas de refonte du projet de loi 100, déposé jeudi, qui oblige cette entreprise à acquérir des permis de taxi et à ses chauffeurs de détenir un permis de classe C.

« Le projet de loi va conserver son sens et son coeur, a dit le premier ministre. Il va aller de l'avant. On ne retourne pas à la planche à dessin, on ne recommence pas le projet de loi. »

Le ministre des Transports, Jacques Daoust, pourrait néanmoins introduire certains amendements, a indiqué M. Couillard.

Les militants du PLQ ont adopté samedi une résolution de la Commission-Jeunesse qui appelle Québec à permettre des entreprises comme Uber et Airbnb.

Le président de la Commission, Jonathan Marleau, a affirmé samedi que la résolution engage le gouvernement à revoir le projet de loi 100. Dimanche, il s'est dit confiant que le service de transport controversé pourra rester en opération malgré les propos du premier ministre.

« Je pense qu'après un encadrement suffisant où il va payer ses taxes et ses impôts, je pense que ça va être possible de dire que c'est vraiment une entreprise de l'économie du partage », a indiqué M. Marleau.