Philippe Couillard a confirmé dimanche le changement de cap de son gouvernement en matière d'éducation en reconnaissant que son projet d'abolir les élections scolaires a mené à des « chicanes stériles ».

Dans un discours pour clore le conseil général du Parti libéral à Drummondville, le premier ministre a affirmé que la réussite scolaire sera maintenant au coeur de sa politique en matière d'éducation. Il ne sera plus question « de nous égarer dans des chicanes stériles sur les élections scolaires et les structures ».

« En faisant cette réflexion nécessaire qui montre une grande maturité pour une formation politique, de reconnaître qu'il faut nous concentrer d'abord et avant tout sur la réussite éducative de nos élèves et nos enfants, de nous éloigner des débats qui nous écartent des véritables priorités », a déclaré le premier ministre.

L'éducation est désormais une « priorité nationale », a affirmé M. Couillard.

Le gouvernement fait donc volte-face et enterre le projet de loi 86 qui modifiait de fond en comble la gouvernance du réseau scolaire. Il aurait notamment aboli les élections scolaires. 

La pièce législative a été vivement critiquée, notamment chez les anglophones. Dans son discours, le premier ministre a pris soin de tendre une fleur à cette communauté en vantant la manière dont les commissions scolaires anglophones sont gérées.

Les délégués libéraux ont adopté en matinée une résolution-cadre qui engage le gouvernement à mettre en oeuvre d'ici 2025 une série de mesures, notamment la maternelle à l'âge de 4 ans et l'école obligatoire jusqu'à 18 ans.

Ces mesures, qui reprennent plusieurs idées défendues par la Coalition avenir Québec dans les derniers mois, ont été annoncées par le ministre de l'Éducation, Sébastien Proulx, dans une entrevue accordée à La Presse.

La nouvelle orientation du gouvernement Couillard en matière d'éducation a reçu une caution importante, en matinée, lorsque l'expert Égide Royer l'a qualifiée de « deuxième révolution tranquille ».

Le professeur à la faculté des sciences de l'éducation de l'Université Laval a encensé le gouvernement libéral pour avoir placé la réussite scolaire au coeur de son plan en éducation.

« Les ingrédients qui sont là-dedans son véritablement ce qu'on peut imaginer comme étant le plus pertinent dans le système éducatif du 21e siècle », a déclaré M. Royer.