Le député de Lac-Saint-Jean, Alexandre Cloutier, a lancé sa campagne à la direction du Parti québécois fort de l'appui de huit de ses collègues du caucus péquiste.

Démonstration de force vendredi matin, à Alma, où M. Cloutier était aussi appuyé par Stéphane Bédard, l'ancien leader du parti, de même que plusieurs candidats et ex-députés péquiste ou bloquiste de la région.

Après le départ surprise de son prédécesseur, Cloutier voulait clairement signifier qu'il avait lui l'appui total de sa famille. « Sa décision est notre décision, prise de façon éclairée. Notre famille est prête à partager Alexandre avec le reste du Québec », soulignera d'entrée de jeu son épouse, Marie-Claude Perron, première à prendre la parole.

Le PQ restera un parti résolument souverainiste promet Cloutier. « La mondialisation a renforcé l'importance de s'inscrire sur la scène internationale », particulièrement pour les plus petits pays, a rappelé le candidat de 38 ans, qui a voté pour la première fois au référendum de 1995. Le PQ restera « fidèle à son ADN, un parti souverainiste et progressiste ».

M. Cloutier compte « proposer une démarche vers la souveraineté qui est bien de son époque. On ne peut demander un chèque en blanc à la population québécoise. La prochaine fois les Québécois seront consultés sur un projet défini qui répond aux questions des Québécois. Un projet qui sera appuyé par la société civile et enraciné dans un mouvement populaire. »Mais il a surtout insisté sur la nécessité pour le PQ de faire preuve de « pragmatisme », de redevenir un parti « capable de rassembler, d'additionner » en ramenant au bercail ceux qui l'ont quitté au cours des dernières années. « Sous ma gouverne, le PQ demeurera un parti qui tend la main aux progressistes », a-t-il soutenu.

Il promet de proposer une alternative aux électeurs, car « battre le Parti libéral n'est pas un projet de société ». Comme pour sa course de l'an dernier, il compte faire de l'Éducation sa priorité. Il promet aussi de travailler à la justice fiscale. « Pendant que l'on demande plus à la classe moyenne les plus fortunés, les banques ne font pas leur part », a-t-il dit.

Rare allusion à Pierre Karl Péladeau, il promet de poursuivre le travail de l'ex-chef pour la création d'emploi et la défense des sièges sociaux québécois. Par contre, il a rendu hommage à Pauline Marois qui « m'a ouvert la porte du conseil des ministres ».

« Le Parti québécois que je dirigerai protègera et fera la promotion de notre identité [...] L'apprentissage de notre langue commune est le meilleur facteur d'inclusion ».

Sous sa gouverne, le PQ restera le parti de la laïcité des institutions, un principe qui sera inscrit dans une constitution québécoise, qu'il compte faire adopter une fois au pouvoir.

Devant Véronique Hivon, qui compte sur cinq députés pour l'appuyer, Cloutier a fait monter la mise, alignant huit partisans.

Martin Ouellet (René-Lévesque), Guy Leclair (Beauharnois), Sylvain Rochon (Richelieu) Sylvain Roy (Bonaventure), Dave Turcotte (Saint-Jean) sont venus se joindre aux députés dont l'appui était déjà connu. Harold Lebel (Rimouski), Agnès Maltais (Taschereau) et le doyen François Gendron (Abitibi-Ouest) appuient aussi M. Cloutier.