Après quelques jours de réflexion, le député Nicolas Marceau a annoncé mercredi qu'il ne sera pas candidat à la direction du Parti québécois (PQ).

Dans une mêlée de presse, M. Marceau a affirmé qu'il renonçait à être candidat parce qu'il croit qu'un autre aspirant pourra porter ses idées.

«On a d'excellents candidats qui s'annoncent et je pense que ce sera une course intéressante, a-t-il dit. Je vais m'assurer que les idées qui sont les miennes sont portées, évidemment. Que ce soit sur l'économie ou la question nationale sur laquelle j'exigerai et j'obtiendrai, j'en suis certain, de la clarté.»

M. Marceau n'a pas donné d'horizon pour le moment où il décidera qui a son appui dans la course à la succession de Pierre Karl Péladeau, qui a démissionné il y a une semaine.

«Je ne vais pas prendre position à la dernière minute», a-t-il dit.

Dans un échange avec les journalistes qui a suivi, Véronique Hivon a souligné la décision difficile annoncée par M. Marceau, «mon collègue, mon ami».

«Comme je lui ai dit depuis une semaine, parce qu'on s'est parlé à quelques reprises, il aurait contribué de manière très significative aux débats, a-t-elle dit. J'espère maintenant qu'il va y contribuer d'une autre manière, mais son apport est très important pour nous.»

Mme Hivon, députée de Joliette, est la seule candidate entrée officiellement dans la course.

M. Marceau ne s'est pas formalisé que Mme Hivon n'ait pas encore précisé sa démarche d'accession à la souveraineté, en donnant la priorité aux discussions en cours avec d'autres partis pour un plan convergent.

«Il faut donner le temps aux gens de présenter leur position, a-t-il dit. Ce que j'ai compris que Mme Hivon a dit, c'est qu'effectivement elle allait révéler et dire ce qu'elle avait à dire là-dessus plus tard. Pour l'instant, je n'ai pas eu de discussion avec Mme Hivon.»

Mme Hivon a affirmé que le Parti québécois pourra attendre jusqu'à quelques mois avant la prochaine élection pour décider de sa stratégie, un engagement semblable à celui de M. Péladeau.

«C'est le genre de modalité qu'on peut observer. Est-ce que c'est six mois? Est-ce que c'est trois mois? C'est des choses qu'on va discuter avec les membres», a-t-elle dit.

Mme Hivon laisse la porte ouverte aux discussions entre les partis souverainistes dans l'espoir d'une stratégie commune d'ici 2018.

«Qui sait ça va être quoi la meilleure démarche, a-t-elle dit. Même Option nationale et Québec solidaire ne sont pas dans une démarche de référendum. Il faut regarder tout ça, je veux donner une chance à la convergence.»

Le député Amir Khadir, de Québec solidaire, a déclaré mercredi que les candidats péquistes ne compromettront pas la convergence en précisant leur plan d'accession à la souveraineté ou le meilleur moment pour un référendum.

«C'est certain que ça ne nuira pas, mais il faut bien plus pour que quelque chose se passe», a-t-il dit.

Le député de Lac-Saint-Jean, Alexandre Cloutier, qui a terminé deuxième lors de la dernière course, doit annoncer vendredi qu'il se lance. Sa collègue Martine Ouellet a multiplié les signaux qu'elle sera elle aussi candidate une nouvelle fois.

M. Cloutier a reconnu qu'il souhaiterait obtenir l'appui de M. Marceau, ancien ministre des Finances dans le dernier gouvernement péquiste.

«Je salue tout ce qu'il a fait par le passé, mais je sais surtout qu'il est capable encore de grandes choses», a-t-il dit.

Le whip en chef de l'aile parlementaire péquiste, Harold Lebel, a renoncé mercredi à ses fonctions qui l'obligeaient à la neutralité dans la course.

Sans révéler quel candidat aura son appui, M. Lebel a reconnu dans une entrevue que le moment de sa démission de ses fonctions parlementaires, deux jours avant l'annonce de M. Cloutier, n'est «pas un hasard».

Le député Stéphane Bergeron remplacera M. Lebel, qui représente la circonscription de Rimouski, dans ses fonctions de whip en chef.

M. Cloutier obtiendrait aussi l'appui d'Agnès Maltais. Radio-Canada a dit avoir appris qu'elle annoncera jeudi l'abandon de ses fonctions de leader parlementaire adjointe pour se donner la liberté d'appuyer le candidat en course pour la direction du PQ.

Par ailleurs, l'ex-chef de cabinet de M. Péladeau, Pierre Duchesne, n'exerce plus aucune fonction au cabinet du chef de l'opposition officielle, a indiqué une source.

Son contrat n'a pas été renouvelé, a-t-on indiqué. Ancien ministre de l'Enseignement supérieur, M. Duchesne était redevenu simple conseiller politique, une semaine avant la démission de M. Péladeau.