Les Organisations unies pour l'indépendance du Québec (OUI Québec), une coalition composée de citoyens et d'organisations pro-indépendantistes, lancent une campagne de recrutement et feront une tournée régionale partout au Québec afin de rallier les indépendantistes de tous horizons.

Cette opération, intitulée « L'indépendance, ça ne se fera pas tout seul! » a été dévoilée par la présidente du groupe, Claudette Carbonneau qui croit plus que jamais, qu'il est temps de rouvrir le débat afin de définir les modalités d'accession au « pays du Québec ».

L'ex-présidente de la CSN est d'avis que les indépendantistes veulent que les partis politiques et la société civile travaillent ensemble afin de réaliser cet objectif.

Pour Claudette Carbonneau, un travail de convergence est nécessaire, estimant qu'il est « impossible ou contreproductif de travailler isolés » dans le présent contexte. Elle a tenu à rappeler qu'en Catalogne, la société civile a fait la différence en portant tout autant que les partis politiques le projet d'indépendance.

« À travers les tables régionales, a affirmé Claudette Carbonneau, on peut faire des liens entre les préoccupations des citoyens et les difficultés que l'on rencontre à cause de notre appartenance au Canada. On peut aussi commencer à dessiner les contours du pays que l'on veut, bref c'est de parler d'indépendance, de débattre et de convaincre » a-t-elle soutenu en entrevue avec La Presse Canadienne.

« Il faut être capables de s'entendre »

Plus de 20 ans après le dernier référendum, Mme Carbonneau dit croire qu'il est temps de rouvrir le débat sur la feuille de route menant à l'indépendance bien que l'option politique soit beaucoup moins populaire qu'en octobre 1995, si l'on se fie aux derniers sondages. De plus, à plus de deux ans du prochain rendez-vous électoral au Québec, les formations prosouverainistes se refusent à parler ouvertement d'éventuelles ententes ou de coalition pour tenter de prendre le pouvoir.

« Si on veut faire des rapprochements (entre partis indépendantistes), il faut développer des thématiques et être capables de s'entendre sur des choses comme les modalités d'accession à l'indépendance. L'heure est venue de vouloir faire mieux pour réussir autour de ces questions. Ce serait bien que l'on ait une position harmonisée. Ce n'est pas facile, mais je fais confiance » a plaidé Mme Carbonneau, prenant soin de préciser que le dossier relatif aux alliances électorales n'est présentement pas à l'ordre du jour.

Mais tout récemment, le groupe citoyen a pu rallier les divers partis indépendantistes notamment lors d'un colloque tenu la semaine dernière à Montréal sur le controversé projet Énergie-Est sous le thème « Le Québec soumis au pétrole de l'unité canadienne ». Quelque 200 personnes étaient présentes au colloque.

« Les représentants de chaque parti indépendantiste et des membres de la société civile ont donné leur opinion, a noté Mme Carbonneau. On ne s'entendait pas sur tout, mais il y avait plusieurs points de convergence. On veut se projeter dans l'action par rapport au projet d'indépendance, alors il serait intéressant de parler aussi des problèmes liés à la gestion des trains ou des bateaux qui passent par le fleuve ou de l'oléoduc. C'est le Canada qui gère ça et on a de la misère au Québec à faire entendre notre voix dans ces dossiers. Il y a un travail de réflexion à faire. On monte les marches une par une, et rien n'est impossible », a-t-elle conclu

La tournée régionale du mouvement OUI Québec commencera le 21 avril à Rimouski et s'étendra jusqu'à l'automne. La campagne sera jumelée avec une campagne d'adhésion nationale en vue de soutenir politiquement et financièrement l'organisation.

Les OUI Québec seront aussi à Saguenay le 25 avril, Gatineau le 27 avril, Trois-Rivières le 12 mai et Sherbrooke le 7 juin.

Dans le cadre de cette tournée, Mme Carbonneau sera accompagnée de l'ex-leader étudiante Martine Desjardins, présidente du Mouvement national des Québécoises et Québécois.