Le gouvernement Couillard a ordonné mardi que l'enquête sur les agissements de policiers de la Sûreté du Québec à Val-d'Or soit élargie. Le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, souhaite qu'elle porte sur l'ensemble des allégations touchant le traitement des autochtones par les forces de l'ordre.

Fin octobre, le gouvernement avait mandaté le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) de se pencher sur les allégations d'agressions sexuelles et d'abus de pouvoir qui auraient été commis par des policiers contre des femmes autochtones à Val d'or.

 Cette enquête était en cours depuis six mois, mais de nouvelles révélations forcent Québec à élargir le mandat des enquêteurs.

« Tout cas qui n'aurait pas donné lieu à des dénonciations jusqu'à maintenant, ici on ouvre une nouvelle porte pour permettre un accompagnement, pour qu'en toute confiance les victimes puissent dénoncer, a affirmé le ministre Coiteux. Donc, effectivement, ça ouvre la porte à des cas du passé, et dans d'autres lieux que Val-d'Or. »

Le mandat visera non seulement les plaintes actuelles, mais aussi celles qui ont été soumises à la SQ et traitées à l'interne au cours des 10 dernières années. La direction de la force policière a reçu instruction de transmettre «systématiquement» au SPVM les plaintes formulées par des femmes autochtones à l'égard de ses policiers.

Le ministre n'a toutefois pas été jusqu'à dire qu'il existe un problème systémique dans la manière dont la SQ traite les autochtones.

« On doit s'assurer qu'il n'y en ait jamais et la façon de s'assurer qu'il n'y en ait jamais, c'est de passer les bonnes directives. »

Les enquêtes sur les agissements allégués des agents de la SQ seront confiés au Bureau des enquêtes indépendantes lorsque celui-ci sera opérationnel.

Le ministre a par ailleurs annoncé la création d'une nouvelle ligne téléphonique pour les femmes autochtones qui souhaitent porter plainte contre un policier de la SQ. La ligne sera administrée par les Services parajudiciaires autochtones du Québec.

C'est la deuxième ligne téléphonique mise sur pied par Québec dans la foulée des allégations contre des policiers à Val-D'Or. Depuis cet épisode, des femmes de Maniwaki, à Sept-Îles et à Schefferville ont dénoncé le comportement des policiers à leur égard dans un reportage de Radio-Canada.